Pour explorer les dernières données et preuves relatives à la rentabilité et aux impacts positifs des Entreprises agro-écologiques (Eae), un dialogue interactif a été tenu, vendredi, entre donateurs et investisseurs sur le thème : «Accélérer l’entrepreneuriat agro-écologique et régénératif en Afrique.»

 

Par Dialigué FAYE – En prélude au sommet du Forum africain sur les systèmes alimentaires (Afsf) 2025 dont le lancement est prévu ce lundi 1er septembre, la Fondation Biovision a réuni, les 29 et 30 août 2025, des décideurs politiques, donateurs, investisseurs et leaders de la Société civile autour d’un atelier régional. Axée sur le thème «Développer l’entrepreneuriat agro-écologique en Afrique par le biais de la finance et des politiques», cette rencontre de deux jours vise à «recadrer le débat sur les systèmes alimentaires africains en mettant en lumière les Entreprises agro-écologiques (Eae), des entreprises agroalimentaires profondément ancrées dans les systèmes alimentaires locaux et dont les pratiques incarnent la durabilité environnementale et l’équité sociale».

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Le premier jour de l’atelier a été ainsi consacré à un dialogue entre donateurs-investisseurs, afin d’explorer les dernières avancées sur la viabilité, la performance et les impacts positifs des Eae, et de contribuer à une stratégie solide en matière de données et de preuves pour éclairer les investissements futurs.

Le deuxième jour a porté sur la collaboration entre politiques et financements, et notamment la mise en œuvre des Stratégies nationales d’agro-écologie (Sna) grâce au soutien public-privé aux Eae.

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Depuis sa création par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra), mentionne Biovision, «l’Afsf a largement promu un modèle d’agriculture industrielle reposant sur un recours massif aux intrants de synthèse, aux semences hybrides et à une production orientée vers l’exportation. Pourtant, après près de deux décennies et plus de 500 millions de dollars de financement de l’Agra, ce modèle peine à tenir ses promesses d’augmentation des rendements, d’amélioration des revenus des agriculteurs et d’amélioration de la sécurité alimentaire. De fait, de nombreux petits exploitants agricoles des pays cibles de l’Agra sont désormais confrontés à une aggravation de la faim et à un endettement croissant dû à l’achat d’intrants extérieurs».

En revanche, souligne la fondation, «l’atelier axé sur l’agro-écologie offre une alternative fondée sur des preuves, inclusive et tournée vers l’avenir, pour une transformation durable des systèmes alimentaires ancrée dans les réalités africaines et menée par des voix africaines telles que l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa), le plus grand mouvement panafricain de la Société civile représentant les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les peuples autochtones, les femmes et les jeunes.

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Alors que les gouvernements du continent élaborent des stratégies nationales d’agro-écologie (des cadres globaux privilégiant les savoirs locaux, la durabilité et la participation inclusive), les investisseurs s’intéressent de plus en plus aux modèles économiques agro-écologiques qui démontrent leur rentabilité tout en contribuant à la création d’emplois locaux, à la résilience climatique et à la sécurité alimentaire…».

«Face à l’accélération du changement climatique, à la dégradation des sols et à la montée de l’insécurité alimentaire, il est temps d’apporter une nouvelle réponse à ces crises interconnectées. L’agro-écologie offre des voies fondées sur la science, résilientes au changement climatique, centrées sur les agriculteurs et qui célèbrent l’ingéniosité africaine», plaide l’organisation.
dialigue@lequotidien.sn