Amener les populations de Diogo (département de Tivaouane) impactées par l’exploitation minière et l’entreprise Eramet Grande Côte (ex-Gco) à s’entendre sur l’essentiel. Tel est le défi que compte relever la Commission du développement durable et de la transition écologique de l’Assemblée nationale, qui a effectué une visite de terrain sur ledit site pour s’enquérir des préoccupations (pollution de l’air, problème de l’eau) des riverains et recueillir les réponses des responsables de la société minière. Les parlementaires se disent déterminés à jouer le rôle d’intermédiaire entre les deux parties.Par Ch. CAMARA – 

C’est suite à une caricature alarmiste faite de cette exploitation, assimilée par d’aucuns à une «catastrophe environnementale», que les députés membres de la Commission du développement durable et de la transition écologique de l’Assemblée nationale, qui constituent la troisième délégation parlementaire à visiter le site minier de Diogo exploité par Eramet Grande Côte, sont descendus sur le terrain pour voir de près l’exploitation, par rapport surtout à l’impact environnemental. Ils sont d’abord allés rencontrer directement les populations.

La présidente de la commission, l’honorable députée Amy Ndiaye, dit avoir, avec ses collègues, «prêté une oreille attentive aux populations et bien noté les problèmes qu’elles ont posés. Et au niveau de la Gco, une présentation a été faite, avec l’ensemble des experts de la maison, par rapport à l’environnement, notamment la restauration des terres déjà exploitées. Sur ce point, Gco est en train de faire des efforts, mais la commission parlementaire continue de faire de la préservation de l’environnement une question fondamentale ».

Aussi de revenir sur les doléances des populations liées à la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), notamment sur la construction en vue d’un marché, l’accompagnement des élèves des sites de recasement parfois très éloignés des établissements scolaires, la question de la pollution de l’air, le manque d’eau, entre autres. Les députés pensent que la société minière et les populations, appelées à cohabiter, donc condamnées à discuter, doivent se mettre autour d’une table pour une issue heureuse à toutes les problématiques posées.

Sur le plan environnemental, les parlementaires préconisent un meilleur suivi au plan de la gestion par l’entreprise, en transmettant régulièrement les rapports. Ils reconnaissent que «la Gco a restauré beaucoup de terres après exploitation, et la restitution a été faite au Service des Eaux et forêts». Ils souhaitent que ces terres restaurées reviennent rapidement aux populations, pour la reprise de leurs activités économiques. Une occasion pour le Directeur général d’Eramet Grande Côte, Frédéric Zanklan, d’apporter tous les éclaircissements nécessaires relatifs aux doléances posées par les populations.
Sur la question de l’eau, largement revenue dans les échanges, il remarque que les activités minières n’ont aucun impact sur la nappe phréatique. «Au contraire, elles sont de nature à l’améliorer, car l’eau utilisée est tirée entre 450 et 600 mètres de profondeur. Ce qui a un impact positif sur la nappe phréatique, qui sert à l’alimentation en eau des populations et aux activités agricoles dans la zone». Selon lui, «beaucoup de fausses informations sont véhiculées sur ce sujet».

La direction de l’entreprise a réaffirmé sa volonté d’œuvrer pour le bien-être des populations riveraines afin qu’elles puissent capter les retombées positives de l’activité minière de Gco. Aussi d’indiquer : «Le dialogue n’a jamais été rompu concernant les relations entreprise/populations. Nous vivons avec elles, et dans l’entreprise, il y a un département dédié aux relations communautaires, avec 85 personnes dont le rôle, du matin au soir, est de faire en sorte que les préoccupations des populations soient prises en charge.»

M. Zanklan évoque l’existence de commissions présidées par des représentants de l’Etat, les autorités administratives et locales, qui offrent aussi un cadre d’échanges en vue de l’identification des projets à financer au profit des populations. Il renseigne que «dans notre démarche d’amélioration des conditions de vie des populations, nous sommes ouverts à toutes discussions pouvant contribuer à cela».
Correspondant