Diouf Sarr : «A ce rythme, la prise en charge va être très compliquée»

En évaluant le point sur l’évolution de la pandémie, qui a connu une explosion ces dernières semaines, le ministre de la Santé et de l’action sociale craint une saturation des Cte. Selon lui, la prise en charge des cas positifs au Covid-19 risque d’être compliquée dans les prochains jours si le rythme de progression ne ralentit pas.Par Mamadou SAKINE
– Le relâchement dans l’observance des gestes barrières reste général alors que la situation est devenue explosive avec un enchaînement de centaines de cas positifs au Covid-19. Cette indifférence inquiète au plus haut niveau de l’Etat. «Nous lançons un appel à tous les Sénégalais à se mobiliser pour lutter contre le variant Delta, parce que sa croissance est exponentielle», a déclaré mardi le ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr. En visite dans les Centres de traitement épidémiologique (Cte) des hôpitaux Aristide le Dantec, Dalal Jamm et Diamniadio, il a donné l’alerte pour éviter d’arriver à une situation hors de contrôle. La tension est palpable au niveau des Cte avec un afflux de malades. «Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour stopper le virus. Mais nous avons besoin d’une contribution citoyenne de tous les Sénégalais pour qu’on n’arrive pas à un point de non maîtrise de la situation. Autrement dit, si tous les jours on se retrouve avec plus de 1 000 cas, nous allons être dans une situation où ça va être extrêmement difficile de prendre en charge tout le monde», alerte Abdoulaye Diouf Sarr. Qui ajoute : «D’autant qu’au fur et à mesure que les cas augmentent, ceux graves également s’accroissent et il y a une corrélation avec les cas de décès. Donc, il est important d’avoir une maîtrise globale de la situation et de dire que tout le monde est concerné. Il faut penser aux personnels de santé, mais également à la prise en charge des cas de Covid-19. Et au rythme auquel nous assistons, nous risquons de bloquer le fonctionnement des centres techniques de traitement.»
Malgré la situation, le ministre de la Santé essaie de rassurer notamment sur la question de la prise en charge des cas graves. «L’oxygène est disponible, mais il faut que je vous rappelle que le Président avait décidé depuis longtemps de renforcer le dispositif de ravitaillement en oxygène. C’est pourquoi 33 générateurs d’oxygène sont en cours. Les premiers seront reçus au début du mois d’août et le reste au fur et à mesure, jusqu’à ce que toutes les structures sur le territoire national soient alimentées», explique Diouf Sarr.
Par ailleurs, le ministre est revenu sur les chiffres liés aux moyens dégagés par l’Etat pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Sur un montant prévisionnel de 64 milliards de francs Cfa, dit-il, l’Etat a mis 105 milliards de francs Cfa pour la prise en charge des patients depuis le début du Covid-19. «Nous avons loué des hôtels pour y interner des contacts. La facture d’oxygène est très salée, mais on a payé pour prendre en charge les malades. Nous allons continuer de faire le maximum», ajoute-t-il, en attendant des jours meilleurs qui pourraient arriver avec la vaccination de masse. Le ministre de la Santé et de l’action sociale a réceptionné 151 mille 200 doses de vaccin Johnson & Johnson, un don du gouvernement américain dans le cadre la coopération bilatérale. Contrairement aux autres, le vaccin Johnson & Johnson est administré en une seule dose.
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