2 des 30 manifestants, qui ont été interpellés suite aux affrontements de lundi dernier entre les étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uabd) et de l’Institut de formation agricole et rurale (Isfar), feront face au juge du Tribunal de grande instance de Diourbel ce matin.

Les étudiants interpellés lundi, lors des affrontements entre les pensionnaires de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uabd) et ceux de l’Institut supérieur de formation agricole et rural (Isfar), ont été libérés à l’exception de deux d’entre eux. Lesquels vont être jugés aujourd’hui en flagrant délit au Tribunal de grande instance de Diourbel. Jacques César Diatta et Papa Latyr Ndiaye sont poursuivis pour actions diverses, participation à un rassemblement illicite, avec violence et voies de fait sur des personnes et destruction de biens.
Ce procès sanctionne les échauffourées du lundi dernier. Ce jour-là, les étudiants de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (Isfar) de Bambey avaient refusé que les étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uabd) se restaurent dans leur établissement. Les affrontements avaient démarré dans la nuit du dimanche au lundi 18 février 2019 de 20 heures à 2 h du matin. Le lendemain (lundi dernier) aussi, vers 9h 30 mn, les confrontations ont encore repris jusqu’à presque 14 heures.
Il faut savoir que l’Isfar a été rattaché à l’Uadb depuis le mois de janvier dernier. Par conséquent, les étudiants de l’Uabd soutiennent qu’ils ont le droit de fréquenter le restaurant, qui a une capacité de 150 places. Ce qui n’agrée pas les 350 Isfariens, qui se sont opposés à l’envahissement de leur «restaurant qui est incapable» de nourrir ses propres bénéficiaires.
Les deux groupes d’étudiants échangeaient des coups de pierres. Une situation qui a entraîné plus d’une trentaine de blessés dont six évacués à Diourbel pour des besoins de radiologie. Au lycée de Bambey, les lycéens ont été obligés de suspendre les cours. En effet, les étudiants se sont regroupés dans le terrain du campus 2, qui se situe à cheval des campus de l’Isfar et de l’Uabd, pour faire face aux Forces de l’ordre. La police, étant en sous-effectif, ne pouvait guère maîtriser les étudiants. Forces de l’ordre et étudiants échangeaient des coups de pierres. Vers 13 heures, des groupements mobiles d’intervention de Thiès, des éléments de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale venus de Touba et Diourbel ont pu maîtriser la situation. Une intervention qui leur a permis de mettre la main sur une bonne trentaine d’étudiants, qui ont été placés en garde à vue au Commissariat urbain de Bambey.

«Plus d’une trentaine d’étudiants ont été placés en garde à vue»
De l’avis du préfet du département de Bambey, la situation qui a engendré des troubles à l’ordre public, est à déplorer. Mor Talla Tine a rappelé que «du fait que l’Isfar vient d’être rattaché à l’université Alioune Diop de Bambey tout ceci devient une seule entité. Par conséquent, les étudiants de l’Isfar peuvent aller à Uabd se restaurer et inversement». Selon lui, il fallait renforcer le dispositif. C’est ainsi, précise-t-il, que le commissaire urbain de Bambey a demandé des renforts qui sont venus de Thiès pour aider les troupes qui étaient déjà présentement à Bambey. «Moi-même, j’ai pris l’initiative de requérir la gendarmerie notamment pour assurer la libre circulation des biens et des personnes sur la Route nationale numéro 3. Ce qui est de notre compétence, nous avons décidé de maintenir le dispositif sécuritaire de veiller au grain pour voir comment la situation va évoluer», a-t-il ajouté.

«Il y a un restaurant de 500 places en construction»
De son côté, le recteur de l’Uabd a précisé qu’ils sont sur une procédure de rattachement qui revêt plusieurs aspects dont certains sont pédagogiques, d’autres administratifs, financiers et sociaux. A en croire Pr Lamine Guèye, il y a un restaurant de 500 places en construction. «Nous sommes sur l’urgence de rendre ce restaurant fonctionnel. Le directeur du Crous y travaille avec la direction des constructions. Ce qui enlèvera cette difficulté d’accès.» Compte tenu de l’insécurité qui sévit dans ce centre universitaire, les délégués de coordination des étudiants ont décrété un mot d’ordre de grève illimitée. «Nous n’avons pas suspendu les cours et nous allons discuter avec eux», a affirmé M. Guèye.