Située à quelques kilomètres de Touba et de Mbacké, Diourbel a été longtemps épargnée par le Covid-19. Finalement, elle a enregistré hier son premier cas, qui est une fillette de 3 ans contaminée par son père, agent de santé à l’hôpital Ndamatou de Touba.

C’était presque miraculeux. Près de deux mois après que la commune de Touba a enregistré son premier cas positif au Covid-19, Diourbel a finalement enregistré hier son premier test positif : c’est une fillette de 3 ans, infectée par son père. En service à l’hôpital Ndamatou de Touba, il a contaminé son rejeton lors de son passage dans sa famille le week-end dernier. En effet, un collègue du père du nouveau cas de Diourbel a été déclaré positif au Covid-19 vendredi dernier poussant les autorités sanitaires de cet établissement à demander à leurs agents de rester sur place. Malgré les consignes, il a décidé de passer le week-end dernier chez sa famille.
Le médecin-chef du district sanitaire de Diourbel, Dr Moussa Ndiaye, explique le film de l’affaire : «Quand les autorités sanitaires nous ont fait part de la situation, nous avons fait des investigations et cinq membres de la famille sont mis en quarantaine et prélevés. Malheureusement un des prélèvements est revenu positif, ce qui constitue notre premier cas dans le département. Après les avoir prélevés, ils ont été transférés dans un hôtel à Mbacké pour les mettre en quarantaine. La maison a été entièrement désinfectée et un dispositif sécuritaire a été mis en place pour éviter que des gens accèdent au niveau de cette concession.»
Interpellé sur l’existence d’autres cas suspects au niveau du département, le médecin-chef de district informe que le cas 0 n’a pas eu de contacts en dehors des membres de sa famille. Mais, précise-t-il, «un des membres de cette famille nouvellement infectée a été en contact avec 7 autres personnes qui sont à leur tour prélevées et des dispositions sont prises. Ces dernières ne sont pas des cas à haut risque. Nous avons procédé à une auto-isolation. Ce sont des gens qui prennent toutes les dispositions pour éviter d’avoir des contacts. Ils ne sont pas forcément mis en quarantaine comme les autres».
En attendant, la fillette positive au Covid-19 est au niveau du centre où les membres de sa famille sont mis en quarantaine. «Son état de santé sera évalué», poursuit le médecin, qui annonce que c’est après ces examens qu’ils vont voir dans quel centre de traitement elle sera prise en charge. D’autant plus qu’elle est pour l’instant asymptomatique. En tout cas, la hausse des cas a déconstruit tous les plans échafaudés pour la prise en charge des malades, car il était prévu que les cas de la région allaient être pris en charge au niveau des centres de traitement de Touba. «Maintenant vu l’évolution de la maladie dans le Baol, ces centres sont presque pleins, tous les lits sont occupés», informe-t-il.
Face à cette situation conjoncturelle, Dr Ndiaye annonce que les autorités envisagent d’ouvrir un centre au niveau de Diourbel, éventuellement à l’intérieur de l’Hôpital régional si le besoin se fait sentir. Toutefois, fait-il savoir, ce combat doit être communautaire pour vaincre le virus. «Au niveau sanitaire, notre défi c’est d’avoir un bon système de surveillance, c’est-à-dire de faire en sorte qu’aucun cas ne passe par les mailles, que si un cas est déclaré que la contamination puisse être rapidement maîtrisée. Si aujourd’hui, tout le monde s’engageait à dire qu’il n’y aura pas de cas à Diourbel et que chacun prenne les mesures idoines, le combat sera gagné. Malheureusement, certaines personnes ne respectent pas toutes les mesures. Que chacun sache qu’il peut constituer un vecteur de transmission de la maladie», sensibilise le médecin.