C’est une affaire qui fait écho au saccage du Palais de justice de Dakar. Poursuivi pour les délits de violences et voies de fait sur 4 mineurs de moins de 15 ans commises avec préméditation par une personne ayant autorité sur les victimes, le maître coranique Ibrahima Dieng a été reconnu coupable et condamné à 2 ans dont 15 jours ferme.
Cette condamnation découle d’une affaire de torture de talibés K. Fall et O. Ndiaye de l’école coranique appartenant à Ibrahima Dieng. Finalement, ils ont décidé de fuguer pour échapper aux sévices corporels, car ils ont été enchaînés pour prévenir leur «propension à la délinquance». Finalement, les gamins ont été retrouvés par une patrouille de la gendarmerie au niveau du rond-point de la route de Gossas sur la route de Kaolack. Interrogés par les pandores, ils ont fait savoir que leur maître coranique était l’auteur des faits. Un transport effectué sur les lieux a permis d’arrêter le nommé Ibrahima Dieng, père du oustaz incriminé, qui était parti pour une destination inconnue. Jusque-là, il reste introuvable.

19 individus interpellés dont 6 en garde à vue
Mais ce procès était devenu une pilule amère à avaler pour les souteneurs du marabout qui ont voulu manifester devant le Tribunal de grande instance de Diourbel. Ils se sont heurtés au dispositif des Forces de l’ordre qui ont quadrillé les lieux pour éviter que le scénario de Louga où le Palais de justice a été saccagé après l’arrestation d’un maître coranique. La foule a été ainsi dispersée par des jets de bombes lacrymogènes. Les manifestants se sont retranchés dans les routes secondaires pour allumer des pneus et bloquer la circulation. Sans se soucier de la situation pandémique qui n’est pas propice aux rassemblements.
L’intervention des Forces de l’ordre a ainsi permis d’interpeller 19 personnes dont six ont été placées en garde à vue au niveau du Commissariat urbain de Diourbel. Selon le commissaire de Diourbel, 6 individus ont été mis aux arrêts pour participation à un attroupement non autorisé et incitation au trouble à l’ordre public. Mor Ngom a fait savoir que le procureur de la République a été informé et les mis en cause pourraient être présentés au patron du ministère public dans les prochaines heures.