Par Oumy LY (Correspondante)

– Dans le cadre d’un projet sur l’aide juridictionnelle et l’accès à la justice des femmes, l’Association des juristes du Sénégal, à travers le projet Amélioration de l’accès des femmes à la justice, a organisé une caravane de sensibilisation sur l’accès à la justice dans les communes de Kébémer, Linguère, Diourbel et Kaffrine. Cette initiative vise à mettre en place un cadre de coordination des efforts des différents acteurs de la chaîne juridique et judiciaire pour pouvoir prématurément déceler les besoins juridiques des populations.
C’est ainsi que nombre de participants, lors de l’étape de Diourbel, ont axé leurs interventions sur l’importance d’avoir dans le département, une Maison de justice et, même mieux, une boutique de droit. La Secrétaire générale de l’Association des femmes juristes du Sénégal (Ajs), Zeynab Kane, rassure : «Nous sommes favorables à une boutique de droit et nous avons déjà l’expertise technique que nous allons mettre à la disposition. C’est pourquoi l’engagement du maire, du préfet et des autres acteurs nous va droit au cœur. Peut-être qu’il y a des questions techniques que nous devons régler, et d’ici quelque temps on aura notre boutique de droit. La région doit mettre un local et un appui institutionnel parce qu’une boutique de droit, c’est comme une structure qui fonctionne avec de l’eau, du personnel et tout…» Mme Kane est sûre qu’il n’y aura pas de conflits entre les Maisons de justice et les Boutiques de droit. «Plutôt, poursuit-elle, ce sera une collaboration parfaite, car les Boutiques de droit sont notre label et les Maisons de justice, c’est l’Etat.» Selon Mme Kane, le champ d’intervention est vaste dans le cadre du programme sectoriel de justice. «Nous couvrons des domaines et eux d’autres, mais nous avons aussi l’expérience et l’expertise parce que depuis 2008 nous avons des Boutiques de droit et on pourra apporter cette expertise à la région de Diourbel», rappelle la juriste.
Revenant sur la rencontre, elle a fait savoir qu’il est question de mettre en place non seulement la plateforme, mais de définir le mécanisme de référencement qui consiste à définir un circuit qui permettra aux femmes et aux hommes, de façon globale à la société, une fois qu’il y a un problème, d’accéder à la justice. «Nous savons que l’accès existe, mais l’idée est de voir comment nous pouvons améliorer l’accès à la justice des justiciables», a-t-elle insisté. Par rapport au choix de Diourbel, Zeynab Kane a fait remarquer que la région a une particularité socio-culturelle avec la forte présence de la religion. «C’est un facteur positif et comment nous pouvons à partir de ce droit positif et ce droit qui est dit dans les tribunaux rapprocher ce droit d’une société plus ou moins complexe à qui nous devons apporter notre soutien pour qu’il y ait ce tampon entre la justice et les justiciables», enchaîne Zeynab Kane.
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