L’incendie du marché Ndoumbé Diop n’est pas sans conséquence dans le vécu quotidien des populations et de la municipalité. S’il n’est pas réhabilité immédiatement, des difficultés pourraient subsister allant même jusqu’au non-paiement des salaires avec les pertes de recettes fiscales de la mairie. C’est la raison pour laquelle, l’Etat veut accélérer la cadence pour que les activités des marchands puissent redémarrer dans les plus brefs délais.

Les Diourbellois auront un marché réhabilité dans quatre mois. C’est la décision prise hier à l’issue du Comité régional de développement (Crd) présidé par le ministre du Commerce et du secteur informel. Alioune Sarr, qui a demandé à l’Agetip de respecter les délais pour que les commerçants puissent redémarrer leurs activités. Et le ministre d’insister : «L’Agetip est en mission commandée. Il faut une diligence dans les travaux, associer les Forces de défense et de sécurité.  Faire une délibération immédiate pour que lors de la Loi des finances rectificative que le problème soit réglé. En ce qui concerne la Sde et la Senelec, vous devez être sur place et non attendre qu’on vienne vers vous. Il faut être diligent. Débranchez ceux qui sont clandestins. Ce n’est pas normal que dans Diourbel, il n’y ait qu’une seule potence.»  Le Directeur technique de l’Agetip,  présent à la rencontre, est réceptif à ce discours : «Nous avons pris depuis hier (mardi) les dispositions. L’architecte va recueillir les données, en profiter pour les mettre aux normes. Le marché sera mieux sécurisé et réhabilité.»
Au cours de ce Comité régional de développement, Médoune Diop, adjudant-chef, commandant de la 22ème compagnie d’incendie et de secours de Diourbel,  a déploré les manquements qui ont provoqué la propagation rapide des flammes qui ont tué un sapeur-pompier. Il dit : «La venue des autorités nous soulage. Le marché n’est pas le seul endroit à risque. Il faut au moins 120m3 d’eau, prendre en compte ce qu’on laisse au marché. Suivant le plan, on saura. 18 055m2 de superficie initiale maintenant personne ne connait la surface. Il faut si nous avons les plans, dire en matière de sécurité, ce qu’il faut.» En écho, Ibrahima Fall, préfet de Diourbel, de regretter que certaines recommandations faites l’année dernière ne soient pas respectées. «Le 26 juin 2016, sur les 24 recommandations de la commission de protection civile, si les 4 étaient respectées, ce qui s’est passé n’aurait pas eu lieu. La menace est toujours là. On avait demandé de lutter contre les branchements clandestins. Ceux qui ne sont pas en règle doivent se conformer. La voie publique a été occupée anarchiquement. Il faut laisser cette voie, le stationnement pose problème. Ce qui peut créer des difficultés.» Quid du plan de réhabilitation ? «Il faut soumettre le plan aux sapeurs-pompiers pour qu’ils corrigent avant le début (des constructions). C’est pour être édifié sur les normes de sécurité. Nous ne voulons pas que les erreurs notées dans la reconstruction de l’hôtel Baobab se renouvellent.»
Par ailleurs, Modou Guèye Diop, délégué du marché, a mis sur la table des autorités, les doléances des  commerçants. «Nous voulons un marché moderne et sécurisé. Il faut un retour en urgence de l’électricité et la mise en place de bouches d’incendie. Nous voulons que le travail soit rapide et ne connaisse pas d’arrêt. Les commerçants ont tout perdu, veulent un appui et des fonds pour redémarrer parce que certains ont des créances au niveau des banques et gardent  l’argent de la dépense quotidienne des émi­grés.»  Baye Dame Diène, un marchand «ruiné» par l‘incendie  insiste : «J’ai perdu environ 25 millions F Cfa. Nous demandons à l’Etat d’intervenir au niveau des banques, qui nous avaient prêté de l’argent parce que nous avons tout perdu. Il nous sera difficile de respecter maintenant les échéances.»
A cause de son caractère urgent, un appel d’offres en procédure d’urgence sera lancé par l’Agetip pour permettre aux commerçants de redémarrer leurs activités dans quatre mois. Le 25 juillet prochain, le ministre va présider un autre Comité régional de développement axé sur la validation du plan avec la prise en compte des suggestions des sapeurs-pompiers. La mairie s’est engagée à délibérer un terrain de 5 ha pour la construction du nouveau marché avec toutes les commodités.
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