Le département de Diourbel s’est illustré dans cette révision exceptionnelle des listes électorales en affichant au tableau 4877 changements d’adresse sur un total de 6555 nouveaux inscrits. Et rien que dans la commune, il y a eu 2673 changements d’adresse sur 4320. Ce qui suscite un gros débat.Par Oumy LY (Correspondante)

– Diourbel a-t-il battu le record de changements d’adresse pour cette révision exceptionnelle des listes électorales ? Les chiffres le suggèrent en attendant une évaluation nationale. En tout cas, sur les 6555 inscrits au niveau du département, les 4877 sont des personnes qui ont changé d’adresse. Le département a aussi enregistré cinq changements de statut et une radiation. Force est de souligner que Diourbel commune a enregistré à elle seule 4320 nouveaux inscrits dont 2673 changements d’adresse. Des changements qui ne risquent pas d’être sans inconvénient selon le Coordonnateur régional de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho). «Les gens ont changé de lieu de vote non pas pour se rapprocher des lieux de vote mais parce que des politiques ont faussé le jeu en demandant à des citoyens, du fait de leur statut social, de changer de lieu de vote. Ce qui n’est pas une bonne chose ni pour la démocratie encore moins pour le futur maire de Diourbel qui va être très bien élu en termes de suffrages, mais malheureusement par des gens qui n’habitent pas la commune», déplore Malick Ciré Sy.
De même, M. Sy a tenu à préciser qu’ils ont noté un engouement des personnes à vouloir s’inscrire sur les listes électorales avant d’ajouter que le temps imparti à ces opérations de révision de listes électorales est très court. «C’est seulement 45 jours alors que pendant presque deux ans il n’y a pas eu de révision. L’autre chose qu’on peut apprendre de ces révisions des listes électorales, c’est que les commissions n’ont pas été itinérantes, pour dire beaucoup de personnes ont été laissées en rade. Nous déplorons également le fait qu’il n’y ait pas eu de campagne d’affichage ni de communication invitant les populations à aller s’inscrire sur les listes électorales ainsi que de la part de l’Etat et de la Société civile qui n’a pas joué sa partition dans cette situation», a-t-il regretté. Aussi, Malick Ciré Sy a dénoncé, dès le début des opérations, le 31 juillet dernier, que le département de Diourbel n’ait qu’un seul centre d’inscription de carte d’identité nationale. Il en a profité pour plaider une décentralisation de la fabrique des cartes d’identité comme les passeports.
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