Les pays du G5 Sahel plus le Sénégal se penchent depuis hier, à Pointe Sarène, sur une «Etude sur l’impact de la pandémie du Covid-19 sur la gestion des frontières dans les pays du G5 Sahel plus le Sénégal». Ce projet, financé par la Jica et mis en œuvre par l’Oim (Organisation internationale pour les migrations), analyse l’impact de la pandémie sur la gestion des frontières.

Par Alioune Badara CISS

– Après une étude, qui a duré 14 mois, portant sur l’impact de la pandémie du Covid-19 sur la gestion des frontières dans les pays du G5 Sahel plus le Sénégal, les pays concernés par le projet financé par la Jica et mis en œuvre par l’Oim se sont réunis hier à Pointe Sarène pour partager les résultats. Il y a d’abord le constat accablant sur la situation de cette région du Sahel, qui représente actuellement l’une des zones les plus sensibles et instables d’Afrique tant elle fait face à de nombreuses menaces qui pèsent sur sa sécurité. Comme le contrôle efficace de leurs frontières, la sécurité des personnes et des biens.
Les récents conflits dans la région, l’épidémie d’Ebola et la pandémie du Covid-19 ont une fois de plus montré l’importance de la coopération transfrontalière pour juguler ces menaces. Et la pandémie en cours a exacerbé la complexité de la gestion de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel avec la fermeture des frontières. Pour contourner les barrières, les populations trouvaient leurs propres chemins. En outre, les attaques dans les zones frontalières augmentent en même temps que les mouvements des personnes. De ce fait, il est essentiel de mettre en place des mesures intégrées pour faciliter la circulation «légitime» des citoyens, tout en empêchant les terroristes et criminels de traverser la frontière. Pour améliorer et renforcer les capacités et fonctions des policiers et autres personnes chargées de maintenir les frontières sûres, l’Oim met en œuvre le projet «Etude sur l’impact de la pandémie du Covid-19 sur la gestion des frontières dans les pays du G5 Sahel plus le Sénégal», financé par la Jica depuis mai 2021.
Roufaye Mouhamadou, Pré­fet du département de Dadié, situé au Centre du Niger, ne cache pas l’importance de ce projet dans son pays, qui a 7 frontières à sécuriser : «Nous témoignons toute notre gratitude à la Jica et à l’Oim pour nous avoir aidés par rapport à la gestion de nos frontières. Ce sont des partenaires privilégiés qui nous ont aidés à travers nos communautés rurales. Aujourd’hui, elles sont assez outillées dans le cadre de la gestion de nos frontières. Mais également ce projet a donné des kits de communication au Comité de prévention communautaire (Cpc). Ces structures travaillent en étroite collaboration avec les Forces de défense et de sécurité dans cette gestion des frontières. Le Niger a sept frontières et, avec l’appui de la Jica et de l’Oim, nous sommes en train de résorber tout ce que nous avons comme difficultés.» Cela permettra de régler des questions sécuritaires essentielles à ce pays frappé par des attaques terroristes.
Aïssata Ka, fonctionnaire à l’Oim, liste ces problèmes auxquels les différents Etats font face. Elle dit : «Nous avons eu des problèmes liés au commerce, à la libre circulation des personnes et des biens. Les frontières étaient fermées et les populations étaient obligées de contourner les frontières pour aller rendre visite à leurs parents. L’étude nous a également permis de voir comment on pourrait faire face à cette pandémie si toutefois elle revenait, pour permettre la libre circulation des personnes mais aussi de faire le commerce.» Que faire ? «Il urge de renforcer la capacité de nos Forces de défense et de sécurité, ce volet concerne le Niger, le Burkina et le Sénégal. D’ailleurs au Sénégal, plus de 130 Forces de sécurité ont été formées», rappelle Aïssata Ka, qui partage les recommandations formulées par l’étude. En écho, le représentant de la Jica au Sénégal a souligné que l’agence tient à la libre circulation des personnes au sein de la Cedeao. Mais, déplore-t-il, la pandémie et la crise sécuritaire ont entravé cette libre circulation des personnes et des biens.
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