40 mille morts, c’est l’une des conséquences des sanctions économiques contre le Venezuela depuis le début de la crise avec la réélection de Nicolas Maduro pour un second mandat. En conférence de presse hier, l’ambassadeur du Venezuela au Sénégal a dénoncé les mesures coercitives et unilatérales qui leur sont imposées par les Etats-Unis.

Dénoncer les sanctions économiques dont est victime le Venezuela de la part des Etats-Unis : c’est l’objectif que s’est fixé l’ambassadeur de ce pays à Dakar. Face à la presse hier, Alejandro Israel Correa Ortega a déploré la campagne de diabolisation menée par le régime du Président Trump contre le Président vénézuélien Nicolas Maduro. Selon M. Ortega, il y a un phénomène du silence sur ce qui se passe réellement au Venezuela. D’après l’ambassadeur, les médias occidentaux ne donnent pas les vraies informations concernant cette crise. Expliquant la situation, il informe que le Venezuela souffre de «mesures coercitives et unilatérales» décidées par Donald Trump. A l’en croire, il s’agit de sanctions contre la commercialisation du pétrole, des millions de dollars bloqués dans les banques de manière illégale. Selon l’ambassadeur, il y a une «interdiction pour le Venezuela d’acheter avec son argent». C’est ce «blocus» qui empêche l’achat de nourriture, de médicaments et est à l’origine du retard noté dans le lancement de la campagne de vaccination dans le pays. Pis, il estime à 40 mille le nombre de morts causés par ces sanctions économiques. Pour l’ambassadeur du Venezuela au Sénégal, c’est «une stratégie planifiée de guerre à travers l’économie». A côté de cette guerre économique, M. Ortega soutient qu’une nouvelle étape vient d’être franchie par les Etats-Unis avec «le service secret américain qui a pénétré dans le bâtiment de l’ambassade de Venezuela à Washington». Même si, explique-t-il, il y a rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, leur ambassade à Washington est considérée comme le territoire vénézuélien. Pour Alejandro Israel Correa Ortega, c’est une violation de la convention de Vienne qui garantit le siège diplomatique. Le diplomate qualifie cela à de «l’arrogance». Sinon, soutient-il, comment comprendre que les Etats-Unis avec Trump veulent décider qui est le Président du Venezuela alors que le Peuple a fait son choix en élisant massivement Nicolas Maduro ? D’ailleurs, ce dernier dans une lettre ouverte au Peuple américain a trouvé une explication à «cet acharnement contre son pays». Dans la lettre, M. Maduro soutient que «l’intolérance des politiques à l’égard du modèle bolivarien vénézuélien et les appétits pour nos ressources pétrole, minéraux et autres grandes richesses ont incité une coalition internationale dirigée par le gouvernement américain pour commettre la grave folie d’attaquer militairement le Venezuela sous le faux prétexte d’une crise humanitaire inexistante». Abondant dans le même sens, l’ambassadeur du Venezuela au Sénégal explique que son pays privilégie, dans la politique de l’exploitation de ses richesses, les nationaux qui doivent détenir les 51%. Seulement, c’est une politique qui n’arrange pas les Etats-Unis. Ce qui lui fait dire que l’objectif c’est de «combattre les dirigeants qui priorisent les intérêts nationaux».
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