Membre de la communauté bédouine arabe israélienne, Ali El Ziyadne a appelé à tourner la page du conflit israélo-palestinien pour une nouvelle ère de paix. Il a fait cet appel vendredi à Dakar, où il a séjourné pendant deux jours.Par Abdou Latif Mohamed MANSARAY – 

A l’occasion de sa visite à Dakar, M. Ali El Ziyadne, membre de la communauté bédouine israélienne originaire de Rahat, a fait face à la presse vendredi, en présence de l’ambassadeur d’Israël. Il a fini son séjour dans la capitale sénégalaise à la veille de l’entrée en vigueur du Plan de paix de Trump. M. Ziyadne, l’une des voix des nombreuses familles bédouines touchées par les tragiques événements du 7 octobre 2023, dont cinq membres de sa famille ont été pris en otage, a fait un témoignage qui s’inscrit dans un effort de sensibilisation, de dialogue et de recherche de paix autour de cette guerre tragique pour plusieurs familles en détresse. «Je viens d’Israël. Je suis arabe. Je suis au Sénégal pour vous parler, discuter avec vous des événements du 7 octobre 2023. Lors de cette journée, des éléments du Hamas sont entrés en Israël et ont trouvé quatre membres de ma famille, Youssouf et 3 de ses enfants. Ils les ont tous enlevés, sachant qu’ils étaient musulmans. Ils étaient arabes israéliens, et parmi ceux qui ont été enlevés, il y avait ma nièce Aïcha, qui était âgée de 17 ans. Elle était voilée et a été enlevée», expose M. Ali El Ziyadne.

Face à l’assistance, il est revenu sur l’accord qui a permis la libération de certains otages. «Aïcha et Bilal ont été libérés en contrepartie d’autres prisonniers arabes. Cela veut dire qu’il y a eu un échange entre musulmans et musulmans. Malheureusement, mon frère Youssouf et un de ses fils sont restés dans les mains des éléments du Hamas. Plus tard, leurs corps ont été retrouvés dans les tunnels de Gaza. Avec la coopération de l’Armée israélienne, on nous a restitué les corps avant de les enterrer dans un cimetière musulman.»  Il insiste sur l’importance de la paix entre les deux peuples. «Nous prions pour que la paix revienne,  nous remercions son Excellence l’ambassadeur pour son invitation. Nous remercions aussi le Sénégal, le Peuple sénégalais qui est accueillant, hospitalier, un Peuple qui aime la paix, et nous espérons qu’à travers le Sénégal, la paix pourra revenir en Israël et partout dans le monde.»

En écho, l’ambas­sa­deur d’Israël à Dakar, Yuval Waks, a  rappelé que cette guerre n’était pas prévue. Selon lui, «il n’y avait aucune prévision par rapport à cette attaque qui s’est produite le 7 octobre. Ce qui est particulier avec cette guerre, c’est qu’elle était plus médiatisée que d’autres conflits internationaux comme la guerre d’Ukraine. Ce qui se passe au Soudan, ce qui se passe dans les pays asiatiques. Cette guerre se déroule sur plusieurs fronts, militaire comme médiatique. C’est-à-dire les réseaux sociaux avec de la propagande», dit-il. Il précise : «Il faut peut-être rappeler la position officielle du gouvernement israélien. Le but n’est pas de blesser ou de tuer des civils, ou bien de faire des dégâts physiques. Ils prennent des humains en otage et comme boucliers, donc c’est une situation très compliquée.»
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