Finie la douzième législature dont le renouvellement est ouvert et place à la treizième. Dans cette perspective, la campagne électorale ou la «pêche aux voix», différente de la «pêche à l’arachide» avec ses contraintes spécifiques, fait courir nos candidats à la députation. Ils courent de jour comme de nuit, frénétiques, depuis le 9 juillet 2017, comme des conquérants frappés par cette «maladie (oh, pardon) ce fol amour à la députation» qui, comme la maladie d’amour dans le cœur des amoureux, a rendu certains d’entre eux déraisonnables, absolument déraisonnables. A ce sujet, la violence absurde suivie d’agressions notées à Grand-Yoff avec l’expédition punitive contre la caravane de Youssou Ndour et ses amis, est inadmissible pour des acteurs du jeu électoral censés être des Honorables. Que Diantre ! Il n’existe guère de fiefs pour quel qu’homme politique ; qu’il soit de la majorité présidentielle comme de l’opposition. Toutes les 557 collectivités territoriales dont 42 départements décentralisés, sont des fiefs de la République du Sénégal. Nul ne peut courir pour des sinécures, concourir déloyalement et discourir par la violence et la surenchère, sans encourir les conséquences de droit.
1. Un discours en déphasage avec les fonctions assignées à un député : quatre attributions essentielles
Le futur parlementaire, honorable avec tous les honneurs y afférents, bénéficie, aujourd’hui, de quatre fonctions essentielles : initier des lois ; discuter et voter des lois ; exercer un contrôle sur le travail de l’exécutif et, enfin, évaluer les politiques publiques de développement. Cette dernière fonction constitue une innovation majeure née du dernier référendum, qui plus est, dans un contexte de mise en œuvre de projets / programmes du Pse, ce nouveau référentiel socio-économique qui doit hautement intéresser tous les Sénégalais, singulièrement les futurs parlementaires, au vu des milliards consacrés à ces programmes au nom des populations. Nos Hono­rables qui courent, sillonnent villes et campagnes, concourent à la pêche aux voix, se doivent de discourir avec des propositions pertinentes sur l’exercice efficace et efficient de ces fonctions. S’empêcher de discourir avec des arguments à l’appui, c’est discourir sans gloire, c’est encourir par voie de conséquence, une sanction des électeurs, avec à la clé, zéro siège de député et une perte de sa caution de quinze millions après avoir discouru oiseusement et concouru ostensiblement à faire perdre aux contribuables Sénégalais plus de neuf milliards pour l’organisation d’un scrutin inédit avec 47 listes.
2. Des confusions sur le mode de scrutin : un scrutin proportionnel et un scrutin majoritaire à un tour et non un scrutin uninominal encore moins un mode basé sur le panachage de listes avec vote préférentiel.
Que de confusions et d’amalgames entretenus par les déclarations fracassantes de certains candidats ou d’états-majors politiques, qui réduisent à dessein ou par méconnaissance, le choix de la liste ou de la coalition à une seule personne et non à la liste en compétition. A ce niveau, les éléments discriminants permettant l’élection du khalife au khalifat, entre Amadou Ba et Moussa Sy, est inévitablement différée aux prochaines locales. Par contre, pour ces Législatives 2017, avec enjeux législatifs, voter la coalition Benno bokk yaakaar au détriment de la coalition «Mankoo Taxawu sunu Kees Awaas» et de celles de tous les autres candidats, c’est voter utile, incontestablement au regard des avancées significatives enregistrées dans le vécu des populations par le Pse, grâce à la vision et au leadership du Président Sall.
3. Contrôler l’action gouvernementale et évaluer les politiques publiques de développement : que proposent nos candidats, notamment les coalitions, celles de «Mankoo Taxawu sunu Kees Awaas» et «Wallu Karim Wade ngir diri Senegaal» ? Hélas, à ce jour, la réponse à cette problématique, renforcée dans notre Charte fondamentale, n’effleure guère l’esprit de nos candidats qui courent, frénétiques, discourent sur des stratagèmes et des stratégies paramétrées, concoctent des affabulations/diffamations grotesques espérant ainsi perturber la majorité présidentielle. Quoi de surprenant quand des hommes, politiciens dans l’âme, discourent sans gêne et affirment «que le premier rôle d’un parti politique est de concourir à l’obtention des suffrages» reléguant ainsi royalement «l’éducation et la formation des militants» aux «calendes parlottes-mentaires» car la promesse, comme disait le Président Wade, n’engage que ceux qui y croient. N’est-ce-pas effarant et hilarant pour des hommes censés incarner une éducation à la citoyenneté ?
4. Des promesses mirobolantes en déphasage avec le rôle du parlementaire. Cette situation témoigne éloquemment de la duplicité de certains candidats qui surfent et jouent impunément sur la conscience voire la misère de leurs concitoyens. Cependant, une seule alternative : un parlement productif privilégiant un nouveau paradigme : l’obligation de résultats à la place de la logique des moyens, des prébendes, des sinécures, des friandises, des sucettes et autres gâteries.
A défaut, les citoyens-électeurs-contribuables seront toujours déprimés et dépités de la députation de nos valeureux députés.
Amadou BOCOUM
Secrétaire Administratif de la Ccr des Parcelles Assainies
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