Lors de la journée de réflexion sur le thème «Femme et habitat social» organisée par l’Union régionale des coopératives de construction et d’habitat (Urcch) de Thiès, les femmes ont revendiqué un quota de 25% dans tous les projets de logements au Sénégal.

Développant un sous-thème sur «Les facteurs financiers bloquant l’accès à l’habitat social à la femme», la présidente du réseau Siggil jiguène, Mme Safiétou Diop Fall, a demandé au ministre du Renouveau urbain, de l’habitat et du cadre de vie, Diène Farba Sarr, de porter la revendication des femmes pour l’octroi d’un quota de 25% dans tous les projets de logements. Elle demande que des «conditionnalités soient de mise» avec les promoteurs privés pour que l’on applique ce quota. «Nous savons que le ministre portera la revendication des femmes sénégalaises par la voix des femmes thiessoises parce que le Président Macky Sall a déjà montré sa volonté politique. Il a montré le chemin pour que l’on élimine toutes les formes de discrimination. Et nous osons croire que dans le cadre de sa politique de logement social, il sera très prompt à nous donner satisfaction parce que nous ne demandons pas beaucoup, que 25% seulement, compte tenu de notre statut économique assez faible. Nous pensons que dans le cadre de ses projets de logements sociaux, il pourra nous accorder ce quota, mais également faire en sorte que tout promoteur puisse respecter ce pourcentage pour que les femmes sénégalaises puissent accéder au logement pour leur famille», espère Mme Fall qui, revenant sur l’importance de cette journée de réflexion autour du thème «Femme et habitat social», a recadré l’évènement dans «un contexte où le Sénégal est en phase de réforme institutionnelle. Où, également, le président de la République cherche une réponse ponctuelle à la question des inégalités en vue d’éliminer les discriminations dans tous les domaines et particulièrement dans le cadre du foncier et de l’accès au logement». Pour dire, selon la présidente du Collectif des femmes pour la défense de la famille, que «ledit thème est venu à son heure». A l’en croire, «le Sénégal a ratifié l’ensemble des conventions et lois au plan international qui demandent que toutes les formes de discrimination soient éliminées sur le plan juridique, mais aussi que l’application des droits soient de rigueur dans tous les domaines d’activités». Safiétou Diop Fall est d’avis que «la question du logement reste fondamentale pour la sécurité de la famille et la stabilité des sociétés». Pour elle, «si on doit régler ce problème, nous devons obligatoirement intégrer la dimension genre dans l’approche ‘’Loge­ment social’’ parce que les femmes représentent les 52% de la population. Et du point de vue de leurs responsabilités, elles sont 26% en tant que chefs de ménage. Et en général, elles n’ont pas accès au logement de part leur statut très faible, leur pauvreté et leur marginalisation. Egalement, du fait des barrières juridiques, culturelles, financières et de perceptions». Elle conclut pour dire : «Thiès a été un creuset de réflexion parce que nous avons jeté les bases depuis 1995 sur les coopératives d’habitat et il est temps que nous puissions véritablement secouer le baobab pour que les autorités puissent revenir sur leur devoir d’intégrer la dimension genre dans les politiques de logement.»
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