Disparité infrastructurelle entre communes : Les ruraux oubliés, les urbains accaparent tout !

Au Sénégal, mieux vaut habiter dans une commune urbaine plutôt que rurale. La disparité entre ces zones est visible dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale. C’est ce que révèle une étude d’Oxfam et l’Ong 3d.Par Malick GAYE –
La disparité entre le milieu urbain et rural se ressent même dans le déploiement des infrastructures étatiques. Si son existence n’a jamais était un secret, Oxfam et l’Ong 3d ont entrepris une étude afin de la documenter en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et la protection sociale. Intitulée Cartographie de la distribution des services essentiels, cette étude a été présentée hier. Cette étude faite dans 12 communes du pays, compare les infrastructures dans le milieu urbain et rural dans chaque région. «La commune de Kaolack concentre 96,66% (58 établissements) des établissements préscolaires contre 3,33 (2 établissements) à Keur Maba Diakhou», souligne le rapport. C’est le même constat pour les établissements d’enseignement moyen. Kaolack en a 19 alors que Keur Maba Diakhou en dispose 3. Pour l’enseignement moyen, Kaolack a 3 lycées alors que Keur Maba Diakhou n’en a qu’un. Ce constat a été fait aussi à Orkadierré et Matam. Qui enregistrent respectivement 72,41% et 27,58%.
Toujours dans le domaine de l’éducation, s’il est démontré que les communes urbaines bénéficient plus d’infrastructures comparées aux communes rurales, cependant elles partagent un fait : le déficit d’enseignants dans les domaines des sciences. Les maths, Pc et Svt sont les domaines où l’Etat devra avoir une politique beaucoup plus attractive afin d’y attirer les enseignants.
Répartition des structures de santé
La disparité entre milieu urbain et rural est aussi perçue dans le domaine de la santé. Selon l’étude, «les hôpitaux n’existent que dans les communes à l’exception de Grand-Dakar et Thiès-Nord qui n’en disposent pas». C’est aussi pareil pour les centres de santé. «Seules les communes urbaines en disposent, à l’exception de Thiès-Nord. Par contre, toutes les communes ont des postes de santé sauf Grand-Dakar», révèle l’étude. S’il est vrai que l’Etat fait des efforts sur la santé publique, un problème existe. Il s’agit du manque de spécialistes. «Un manque criard de spécialistes est noté dans toutes les communes ciblées. Ce constat est marquant dans les communes rurales qui n’ont que des infirmiers et des sages-femmes», note l’étude.
S’agissant de la protection sociale, les bénéficiaires sont plus nombreux dans les communes urbaines que les communes rurales. A titre d’exemple, ils sont 836 ménages à bénéficier de la bourse de sécurité familiale à Grand-Dakar, alors qu’ils sont 212 à Yène. Il faut préciser que cette étude ne s’est concentrée que sur Dakar, Thiès, Saint-Louis et Matam. L’étude recommande le recrutement d’enseignants dans les domaines scientifiques, la construction d’infrastructures éducatives et le recrutement de médecins spécialistes.
mgaye@lequotidien.sn