Abdoulaye Wade sur la disparition de Sidy Lamine Niass : «Une perte incommensurable pour notre pays et l’Afrique»
«Le départ de Sidy est une perte incommensurable pour notre pays et l’Afrique.» C’est en ces termes que Abdoulaye Wade a rendu hommage au Président directeur général (Pdg) du groupe Walfadjri, décédé mardi dernier et inhumé hier à Kaolack. Dans une lettre de condoléances adressée à Ahmed Khalifa Niass, l’ancien chef de l’Etat salue «l’indépendance d’esprit» du disparu. M. Wade en veut pour preuve sa détermination ayant conduit à la création de son groupe de presse. «Quand j’ai ouvert la voie de la presse non gouvernementale, il a été le premier à suivre avec Walfadjri. A une époque où tout était difficile, créer un journal n’était pas évident. Avec l’intolérance générale qui régnait à l’époque et est venue s’ajouter à l’esprit dirigiste de l’Etat prétendu socialiste, peu de gens croyaient que l’organe pourrait vivre longtemps», a-t-il rappelé. Le Président Wade ajoute dans son document qu’au plan politique, «les organes de presse du groupe ont su maintenir l’équilibre entre le pouvoir et l’opposition». D’ailleurs, il souligne qu’ayant «été pendant longtemps chef de l’opposition», il n’a jamais eu à se plaindre des organes Walfadjri.
«Il disparaît au moment où je travaillais avec lui sur un projet consistant à faire de Walf-Tv un projet toujours plus large»
Mais tout en présentant ses condoléances aux membres du groupe Walfadjri et à sa famille, Me Wade a aussi fait une révélation de taille en indiquant qu’il travaillait avec Sidy Lamine Niass «sur un projet consistant à trouver des ressources permanentes pour faire de Walf-Tv un projet toujours plus large, toujours plus solide, à l’instar des grandes télévisions mondiales». Et il ajoute : «Si mon offre intéresse le successeur qui aura la difficile tâche, tant il est vrai que remplacer à la tête du groupe un homme de la dimension de Sidy Lamine Niass ne sera pas un exercice facile, mais nous le soutiendrons de toutes nos forces.»
Me Abdoulaye Wade a rendu hommage au «géant de la presse africaine», mais également au «croyant combattant infatigable pour notre religion dont il a une maîtrise rare». Il souhaite que «l’exemple de Sidy Lamine Niass qui a réussi le parcours du combattant sur un chemin montant, difficile et malaisé, parsemé de fosses et de trappes, avec partout des embusqués, ennemis de la liberté et de la vérité» puisse «inspirer les jeunes Africains».
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