L’installation de l’hivernage, ajoutée à la contamination de certains enseignants au Covid-19, rend la reprise des cours très hypothétique. En attendant de fixer une nouvelle date, le ministre de l’Education est en train de procéder à un inventaire du dispositif sanitaire préventif, qui n’a pas toujours couvert l’essentiel des établissements scolaires.

En attendant une nouvelle date pour la reprise des cours, le ministère de l’Education nationale fait l’inventaire du dispositif sanitaire de prévention au Covid-19, qui était prévu pour assurer la sécurité des enfants et des enseignants à l’école. Dans une note envoyée dimanche aux différents chefs d’établissement, le ministère de l’Education nationale souhaite s’assurer de la disponibilité du matériel au niveau des écoles sur toute l’étendue du territoire. Il leur a demandé de faire le point au plus tard le jeudi 11 juin 2020 à 13 heures.
En réalité, il s’agit-là d’un sérieux de travail de correction que mène le ministère de l’Education nationale. Lancées dans une course contre la montre, les autorités avaient convoyé les enseignants sans au préalable s’assurer que les différents établissements avaient reçu leur dotation. A la veille de la reprise avortée, plusieurs écoles n’avaient pas «reçu» leur dotation en masques, thermo-flash. Il y a même des agents, qui sont au cœur du dispositif de distribution, qui avancent que «l’Etat n’était pas fin prêt pour la reprise des cours le 2 juin pour les classes d’examen. Les cas d’enseignants testés positifs au Covid-19 ont pesé évidemment sur la balance, mais il y avait aussi eu des manquements. Beaucoup d’établissements du pays ne disposaient pas jusqu’à la veille de matériels sanitaires nécessaires pour une reprise sans risque». Alors que le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, estime que «tous les besoins supplémentaires évoqués ont été globalement satisfaits» pour assurer le respect des conditions sanitaires. Il faut rappeler que chaque école ou établissement devrait bénéficier au moins d’un thermo-flash, 3 masques lavables par élève, d’un dispositif de lavage des mains, de lots de gel et de produits d’hygiène.
En tout cas, une éventuelle reprise est maintenant assujettie à plusieurs éléments comme la stabilisation de la chaîne de contamination au niveau du personnel enseignant. En plus, l’installation de l’hivernage ne va pas faciliter le déroulement des enseignements-apprentissages dans certaines zones, qui ont déjà enregistré leurs premières pluies. En écho à cette situation, l’Amicale des chefs d’établissements du secondaire du Sénégal propose déjà des dates qu’elle juge favorables pour la reprise des enseignements. «Pour ce qui nous concerne, nous retenons que si les régions les plus pluvieuses penchent pour le maintien d’un canevas de cours qui permette le déroulement du Bac au plus tard à la mi-août, la grande majorité des proviseurs et censeurs membres ou sympathisants préconise avec le bureau de l’Aces une reprise différente», a déclaré l’Aces dans un communiqué. Il s’agit pour les Terminales, le lundi le 14 septembre 2020, pour les autres classes, du jeudi 1er octobre 2020 à la mi-décembre 2020, avec l’ouverture de l’année scolaire 2020-2021 le lundi 4 janvier 2021. La présidente de l’Aces, Madeleine Annie Diandail Sané, indique que «les raisons de ce choix sont multiples mais toutes sont adossées au même constat : la saturation des esprits. Or il est primordial que tous les acteurs à savoir élèves, enseignants, administrations, parents soient apaisés face à cette pandémie à laquelle nous devons tous nous attaquer à défaut de pouvoir nous y acclimater». Selon elle, «la stigmatisation dont nous, enseignants, faisons les frais nous a donné l’estocade : cette blessure est profonde car elle signe la rupture avec les communautés au service desquelles nous nous sommes jusque-là placés». Par ailleurs, l’Amicale se dit consciente que sa proposition aura des conséquences majeures pour toutes les communautés scolaires et pour la Nation mais, en tout état de cause, elle permettra une meilleure préparation de la reprise qui mérite d’être faite en toute sérénité.