Dissoudre le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui est le vœu du chef de l’Etat, pourrait ouvrir la voie à une dissolution de l’Assemblée nationale. Ce jeudi, les députés sont convoqués en session extraordinaire pour le vote du projet de loi, qui porte sur la suppression de ces deux institutions. Par Mamadou T. DIATTA –

Le projet était jusqu’ici mis en stand-by. Et apparemment l’opportunité s’est présentée au chef de l’Etat de dissoudre les deux institutions de la République que sont le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Hier, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris un décret convoquant l’Assemblée nationale en session extraordinaire. Un communiqué de la présidence de la République parvenu hier au journal Le Quotidien informe : «Conformément à l’article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août 2024, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution.» «La modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese)», conclut-on dans le document de la présidence de la République.
Maintenant, il reste à savoir si le projet de loi que le gouvernement dépose sur la table du président de l’Assemblée nationale emportera l’adhésion de la majorité des parlementaires. Celle-ci d’ailleurs se réclame du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), devenu la nouvelle opposition au niveau de Place Soweto. Un projet de loi et des questions, serait-on tenté de dire. Qu’est-ce qui se cache derrière la démarche présidentielle ? Le Président Diomaye Faye ne cherche-t-il pas le prétexte idéal pour dissoudre l’Assemblée nationale, en cas de vote ou de rejet du projet de loi en question ? En tout cas, voté ou pas, ce projet de loi visant à mettre fin à l’existence du Hcct et du Cese, ce serait la voie clairement ouverte pour mettre un terme au mandat des députés de la XIVème Législature, élus le 31 juillet 2022 et installés le 12 septembre de la même année. Ainsi, le régime né au soir du 24 mars dernier tiendrait son projet politique de bâtir de nouvelles institutions qui entrent en adéquation avec les idéaux que ses partisans professent et défendent partout ou pour ne pas dire, en un mot, conformes au «Projet».
Dans les rangs de la mouvance présidentielle, ils ont été nombreux à réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale. L’ex-Pm Aminata Touré, la présidente de la Coalition «Diomaye Président», Aïda Mbodji et les députés Guy Marius Sagna et tout récemment Cheikh Thioro Mbacké, tous de Yewwi askan wi (Yaw), entre autres membres du camp présidentiel, ont plaidé pour cette mesure. Depuis hier, le Président Diomaye Faye semble aller dans leur direction avec son tout dernier décret convoquant les députés en session extraordinaire, ce jeudi.
mdiatta@lequotidien.sn