La réalisatrice franco-sénégalaise a remporté le Grand prix du jury au 72ème Festival international du film de Cannes (France). En séjour au Sénégal pour présenter son film «Atlantique» au public sénégalais, Mati Diop et quelques grands noms du cinéma sénégalais ont été élevés au grade de chevalier dans l’Ordre national du Lion.

Neuf  professionnels du cinéma sénégalais, dont la cinéaste Mati Diop, lauréate du Grand prix du 72ème Festival international du film de Cannes (France), ont été nommés mardi au grade de chevalier de l’Ordre national du Lion par le président de la République, Macky Sall. Ils ont reçu leur décoration lors d’une audience accordée à la délégation sénégalaise à Cannes, qui comprenait, parmi d’autres membres, l’équipe du film Atlan­tique de la FrancoSénégalaise Mati Diop, lauréate du Grand prix. Le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop, le directeur de la Cinématographie, Hugues Diaz, les acteurs du film Atlantique, Ibrahima Traoré (Souleimane) et Bineta Sané (Ada), étaient présents à l’audience accordée par le président de la République au Palais présidentiel. Les cinéastes Mati Diop, Ousmane William Mbaye et Moussa Touré, ainsi que le directeur du studio de production cinématographique et audiovisuelle Cinékap, Oumar Sall, les acteurs Rokhaya Niang et Ibrahima Mbaye Thié, et le chef machiniste Arona Camara ont reçu leur décoration des mains du chef de l’Etat. Le journaliste et critique de cinéma Baba Diop, le comédien Lamine Ndiaye et le cinéaste Alain Gomis, nommés eux aussi au grade de chevalier de l’Ordre national du Lion, recevront leur décoration des mains du ministre de la Communication et de la culture. Ils étaient absents.

Macky Sall a félicité Mati Diop pour le Grand prix du Festival international du film de Cannes. Il dit associer «toute­ la­ Nation» à ses remerciements. Le président de la République a par ailleurs promis de remettre cette année au Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) les deux milliards qu’il lui a promis  depuis quelques années. «J’ap­por­terai une­ réponse­ et­ [de ­l’aide]­ au ­secteur­ du ­cinéma.­ Mon quinquennat ­est­ dédié ­à ­la ­culture et ­le ­cinéma­ ne­ sera ­pas ­en reste.­ Je­ mettrai ­plus­ que­ le­ double ­[des­ deux ­milliards­ de­ francs Cfa]­ dans­ le­ cinéma», assure Macky Sall. Il ajoute que «la­cité du­ cinéma­ et l’école­ des ­métiers du ­cinéma,­qui­ seront­ mises­ en place­ pour­ permettre­ la­ postproduction­ des­ films ­au­ Sénégal, permettront­ de­[le]­développer» dans le pays.
«Soyez­ rassurés­ que­ je­ serai­ un partenaire,­à­ vos ­côtés.­Je­ félicite cette­ synergie ­entre ­l’ancienne­ et la­ nouvelle génération­ de cinéastes», a dit le chef de l’Etat.

Mati Diop l’a remercié pour sa «reconnaissance» qui, dit-elle, est «une­ source­ de­ motivation supplémentaire». «Je­ vous remercie­ de­ l’aide.­ Le­ premier fonds­ auquel­ j’ai­ accédé­ provient­ du­ Fopica.­ J’ai­ des­ alliés ici,­un­ producteur­ et ­une­ équipe forte.­ Je­ suis­ heureuse­ d’avoir été­ jusqu’au ­bout­ de­ cette ­aventure», a affirmé la lauréate du Festival international du film de Cannes. Le producteur Oumar Sall a fait part au chef de l’Etat de son souhait de voir la culture contribuer significativement au développement économique et social du Sénégal. «Le­ secteur ­du cinéma ­et­ de­ l’audiovisuel­ est­ un moteur­ de­ croissance­ et­ peut participer­ à­ la­ transformation structurelle ­de­ l’économie ­et­ au développement­ du­ pays.­Ce­ secteur­ est­ créateur­ de­ richesses, d’emplois­ (…) à­ forte­ capacité d’exportation»,­ assure Oumar Sall.­ Pour y arriver, dit-il, «­ il faut­ un ­environnement­ favorable ­et­ attractif». Moussa Touré a, pour sa part, demandé au chef de l’Etat de veiller à la «nationalisation

du cinéma en le dotant de moyens adéquats. «Nous ­ne vous remercierons­ jamais­ assez pour­ l’attention­ particulière­ que  vousaccordez­ au­ cinéma ­sénégalais.­On ­ne ­va ­pas­ s’arrêter­ en si­ bon­ chemin», promet Touré.
Ousmane William Mbaye, lui, a demandé au président de la République de «déloger ­la ­subvention­ du­ Fopica­ du­ Trésor public» pour la confier à «une structure­ autonome». «Nous réclamons­ un­ centre ­national­ de la­cinématographie», ajoute-t-il.

Un Prix Cheikh Anta Diop de 20 millions au Fespaco

Le président de la République, Macky Sall, propose l’instauration d’un «  Prix Cheikh Anta Diop  »  d’un montant de 20 millions de francs Cfa lors du prochain Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). «(…) Il faut ­voir ­comment instaurer­ un prix­ qui­ sera­ nommé­ Cheikh Anta­ Diop-car­ je­ suis­ un­ panafricaniste-­ dédié­ au­ cinéma africain,­pour­ notamment ­soutenir les ­actions­ du­ Burkina­ Faso dans­ ce­ domaine», a déclaré le chef de l’Etat en recevant mardi des cinéastes sénégalais, dont la réalisatrice du film Atlantique, Mati Clémentine Diop