La situation financière, technique et sociale de la Senelec n’a rien d’alarmant. Au point que le directeur général Papa Mademba Bitèye disait hier qu’il a hérité d’une compagnie saine. Ce qui lui permet d’écarter toute éventualité de perturbation dans la distribution de l’électricité. Ou même d’autres problèmes techniques quelconques.

Aucune perturbation n’est envisagée dans le court terme, dans la distribution de l’électricité. Le directeur général de la Senelec, M. Papa Mademba Bitèye, a été catégorique hier en l’affirmant. Devant un panel de journalistes, dans un échange informel, il a expliqué que depuis un certain moment, son entreprise n’a plus de problème de capacité de production, «contrairement à 2012». Ce qui lui a permis d’affirmer que «nous sommes à une capacité suffisante pour faire face à la demande». A ce jour, la capacité de production de la compagnie de distribution d’électricité est de 1 130 Mw par an, contre une consommation dont le pic, pendant l’hivernage, culmine à 650 Mw. C’est dire que la compagnie a une forte marge. Ce qui explique d’ailleurs que le Sénégal soit en mesure de fournir une partie de la consommation de la Gambie voisine.
Le remplaçant de Mou­hamadou Makhtar Cissé a tenu à préciser que si certains ménages ou certaines zones connaissent quelques perturbations, on ne peut pas parler de coupures, et encore moins de délestages. Plus probablement, cela serait dû à certaines défectuosités du fait de la vétusté de certains matériels. Ces perturbations arrivent plus fréquemment en période d’hivernage, et la société met tout en œuvre pour y mettre fin. Il faut signaler qu’après une sortie de syndicalistes maison, plusieurs voix se sont élevées pour déclarer que la dette de l’Etat envers la Senelec était d’un niveau tel qu’il menaçait les équilibres de la société, et même la fourniture régulière de courant électrique.
M. Bitèye, qui a indiqué que son cahier des charges à la tête de la Senelec ne comprend que deux points essentiels, à savoir l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2025, et la baisse du coût de l’électricité, a souligné que les préoccupations de ses services portent sur d’abord l’assurance de la permanence du service public de l’électricité, ensuite la constance dans la qualité de service avec le maintien de la progression des performances dans les domaines technique, économique et financier, ainsi que l’égal accès au service public de l’électricité pour tous les citoyens.
Interrogé sur une éventuelle créance de l’Etat envers sa société, et qui plomberait les finances et les performances de sa boîte, Papa Mademba Bitèye a écarté d’un revers de main, expliquant que l’Etat étant le seul actionnaire de la compagnie, il ne saurait être question de dettes entre les deux partenaires, parce que la compagnie d’électricité, de son côté, a souvent recours aux services des pouvoirs publics pour par exemple réaliser des investissements lourds, ou garantir des prêts importants sur le marché financier. Ce qui se passe souvent est que les deux parties opèrent à des croisements de dettes qui, parfois, se transforment pour l’Etat en augmentation de capital.
Par ailleurs, s’il ne peut être question de délestages ou de coupures à moyen terme, il ne peut non plus être envisagé une baisse des tarifs de l’électricité pour le moment. Sur ce point également, M. Bitèye a été on ne peut plus péremptoire.