Le département de Vélingara n’a pas encore commencé à recevoir les intrants agricoles subventionnés par l’Etat du Sénégal. Les commissions de distribution mises en place par les autorités administratives ont été sensibilisées sur leurs rôles et les nouvelles dispositions prises par le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye.Par Abdoulaye KAMARA (Correspondant) – 

Pour la première campagne agricole sous l’ère Bassirou Diomaye Faye, les commissions de distribution des intrants agricoles subventionnés par l’Etat du Sénégal doivent faire face à de nouvelles exigences. Il s’agit de la présence renforcée des Forces de défense et de sécurité dans les commissions tout le long du processus et la faveur accordée aux femmes et couches les plus vulnérables de la population inscrites dans le Registre national unifié (Rnu). Ces informations ont été partagées par les autorités administratives et les techniciens de l’agriculture au niveau départemental avec les représentants des commissions de distribution déjà mises en place par les préfets et sous-préfets. C’était au cours d’un Comité départemental de développement (Cdd) tenu hier dans la salle des réunions de la Préfecture de Vélingara. Le Préfet Thierno Souleymane Sow, après la communication du chef du Service départemental du développement rural, a martelé : «Les Forces de défense et de sécurité doivent être présentes dans tout le processus. De la réception à la distribution des intrants et matériels agricoles. Qu’aucune opération ne se fasse sans la présence préalable des Forces de défense et de sécurité, et de tous les autres membres indiqués. En plus, les bénéficiaires prioritaires, pas exclusifs, sont les citoyens inscrits dans le Registre national unifié (Rnu). Parce que l’on a constaté, par le passé, que ce sont les gros producteurs qui prenaient tout. Il faudrait que l’on permette aux couches faibles de bénéficier aussi des intrants subventionnés. Ensuite, pour l’arachide et le riz, 20% des semences mises en place doivent revenir aux femmes.»
Le chef du Service départemental du développement rural, Jean-Jacques Dione, a informé que le quota en semences d’arachide du département est de 930 tonnes, 56 tonnes pour le maïs et 2 tonnes pour le fonio. Pour ce qui concerne les engrais, pour la variété 6-20-10, le département va recevoir en tout 1500 tonnes, et 1960 tonnes pour la variété 15-15-15. D’autres variétés de semences et d’engrais sont annoncées pour la localité, mais dont les quantités ne sont pas encore dévoilées.

Les craintes soulevées par le Cdd
Les intrants et le matériel agricoles subventionnés par l’Etat ne sont pas encore arrivés à destination dans les magasins des différentes commissions de distribution. Ce que l’adjoint au maire de Diaobé-Kabendou considère comme un retard, surtout pour ce qui concerne les semences d’arachide qui exigent un travail préalable de décorticage et de tri. Le technicien agricole, Jean-Jacques Dione, a rassuré : «Il est exigé aux opérateurs privés stockeurs de terminer la mise en place des semences au plus tard le 15 juin courant. Nous sommes dans les temps. Nous ne sommes pas encore entrés de plain-pied dans l’hivernage. Et puis, ce sont des semences d’arachide à cycle court qui sont attendues.»
Mamassamba Diao, président du Conseil départemental de la jeunesse, s’est étonné que les jeunes ne soient pas priorisés pour accéder aux intrants. Il dit : «Les jeunes ne figurent pas dans le Rnu et risquent, avec ce schéma, de ne pas avoir accès aux intrants. Toute politique publique de développement doit prendre en compte prioritairement les jeunes. Si l’on veut lutter contre le chômage des jeunes, contre l’émigration irrégulière, contre l’exode, il faut accompagner les jeunes.»
Ensuite, pour  Massamba Diao, «privilégier les femmes et les citoyens inscrits dans le Rnu, c’est mettre à l’écart les vrais producteurs qui ne sont ni les femmes (dans cette zone en tout cas) ni ceux inscrits dans le Rnu».
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