En marge des négociations sur l’agriculture à l’Omc, le ministre du Commerce, Karim Fofana, a eu hier une rencontre bilatérale avec son homologue du Cambodge. Il s’agissait de voir les possibilités pour les deux pays d’accroître leurs échanges, notamment commerciaux.

M. Fofana a expliqué que l’ancien Kampuchéa démocratique est devenu aujourd’hui un pays très intéressant pour le Sénégal, avec une croissance économique continue, «de l’ordre de 7% par an depuis 2000». Cela lui a permis de développer son agriculture, et notamment son secteur rizicole. Et c’est la partie qui intéresse fortement le pays de la Teranga.

Avec les changements climatiques et les aléas de la politique internationale, le Sénégal cherche à diversifier ses fournisseurs, notamment en riz. Le Sénégal s’approvisionne essentiellement auprès de l’Inde depuis quelques années. Cependant, depuis un certain temps, au motif de sa sécurité alimentaire, ce pays tend à réduire ses exportations de riz. En plus, il a augmenté de manière drastique le prix de vente de ses produits, sans parler d’autres contraintes imposées aux importateurs du Sénégal, ce qui favorise le renchérissement des prix.

Tous ces éléments jouent en faveur d’une volonté de diversification des partenariats, ce que Karim Fofana et son collègue cambodgien ont cherché à développer. Les discussions en sont encore à leurs débuts et devraient se poursuivre dans l’avenir, d’autant qu’il n’est pas question pour le Sénégal d’abandonner l’Inde. «Le Cambodge ne pourrait vendre qu’1, 2 million de tonnes de riz. Si le Sénégal devait n’acheter que chez eux, on prendrait à nous seuls toute leur production», fait remarquer M. Fofana. Or, il ne s’agit pas ici de remplacer une dépendance par une autre, mais d’avoir plutôt plusieurs leviers de négociation et d’influence en cas de besoin.
Par M. GUEYE – mgueye@lequotidien.sn