Diversité – Festival Les Cultures du monde : Gannat, capitale culturelle

La ville de Gannat, en France, a abrité la 49e édition du festival Les Cultures du monde, coïncidant avec la célébration des 20 ans de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel (Pci) adoptée par l’Unesco. La cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence du groupe les «broussards», représentant du Sénégal à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir.Par Pape Moussa Diallo –
L’Association nationale cultures du monde (Ancm) a organisé la 49e édition du festival Les Cultures du monde de la ville de Gannat. Elle célèbre par cette occasion les vingt ans (20) de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel (Pci) adoptée par l’Unesco. Directeur du festival, Romain Bouchet dira que cette année encore, sur le territoire gantois et alentours, «c’est l’occasion de faire découvrir et d’échanger autour des cultures du monde». En plus du plaisir de se retrouver et de partager des moments forts et festifs entre artistes, bénévoles et festivaliers de diverses origines, dira notre interlocuteur, «nous avons un devoir envers les générations futures de protéger le patrimoine vivant». Mieux, précise le directeur du festival de Gannat qui existe depuis 49 ans, «c’est de faire découvrir à notre public l’ensemble des cultures qu’on trouve partout à travers le monde». En plus de promouvoir le Patrimoine culturel immatériel, mentionne monsieur Bouchet, le festival «promeut l’interculturalité pour une culture de la paix». Chargé de projets de l’Association nationale cultures du monde, Rafael Villamizar affiche une mine optimiste et de reconnaissance. A en croire ce dernier, 49 ans de festival, c’est «quelque chose». Surtout que ce n’est pas tout le monde qui peut faire preuve de ténacité et d’endurance. Pour qu’on en arrive là, il nous a fallu beaucoup de «ténacité de l’équipe du festival, des bénévoles, mais aussi de nos partenaires institutionnels et privés qui soutiennent la culture», confie ce dernier.
Tradition bien ancrée
Le festival de la ville de Gannat est une «tradition» ancrée pour les populations gannatoises et celles des environs, renseigne le chargé de projets de l’association. Revenant sur le patrimoine culturel, notre interlocuteur d’informer que le festival peut être «considéré» comme un patrimoine culturel immatériel des Gannatois qui est une culture vivante. Et notre interlocuteur d’ajouter : «Le festival a une tradition de plus de 40 ans qui a connu une évolution. C’est un évènement qui s’adapte au temps pour continuer à exister.» Le festival de Gannat se transmet de génération en génération. Ce qui lui permet en outre de ne pas céder à l’usure du temps. Une belle approche qui permet non seulement de maintenir le flambeau, mais de perpétuer le travail entamé par les devanciers et qui fait de Gannat un carrefour incontournable d’expressions culturelles et de promotion de la diversité des cultures du monde entier. Fort de plus de trois cents bénévoles, y compris des guides, le festival est un creuset d’échanges et un lieu de brassage. L’une des responsables des guides-bénévoles, Céline Barlet, est revenue sur l’importance et le travail des guides pendant le festival. Guide cette année du groupe Les broussards, venu représenter le Sénégal, elle explique que le rôle du guide est de «rester avec les groupes présents au festival. Chaque guide s’occupe d’un groupe en particulier. Il s’agit de les accompagner dans leur vie à Gannat durant tout le festival, qu’ils soient au bon endroit pour faire leur programmation et veiller à ce qu’ils ne manquent de rien». Le festival est organisé par des bénévoles. L’édition de cette année a mobilisé près de trois cents (300) bénévoles. A en croire Céline Barlet, 15 groupes ont participé cette année, parmi lesquels 6 groupes de danse, des orchestres, des slameurs et conteurs. Comme découverte, elle note «le conte et la poésie africaine, la présence d’un sculpteur africain en collaboration avec une sculptrice française». A l’endroit des participants au festival, notre interlocutrice demande de «mesurer» la chance d’être au festival tous ensemble et d’en «profiter» chaque minute. Parce que, dira-t-elle, «ce sont des moments qu’on ne revivra jamais». S’adressant à ses collègues guides, elle n’a pas manqué de les exhorter à profiter également du festival car, dit-elle, «ça passe très vite». Mieux, elle lance : «Apprenez de chaque groupe et ne restez pas avec un seul type de groupe.» «C’est la différence des cultures qui nous enrichit. Essayer d’en découvrir le plus possible», conclut-elle.
Les broussards représentent Sénégal
Venu représenter le Sénégal au festival Les Cultures du monde pour la 49e édition, Les broussards est un groupe «informel» composé de trois artistes réunis par leur passion pour l’écriture et la broderie des mots. Moussa Seydou Diallo, journaliste, écrivain-poète, Meïssa Mara, artiste-slameur, et El Hadji Leeboon, conteur et musicien, sont les membres de ce trio reduit a un duo puisque faute de visa, Meïssa Mara n’a pas pu effectuer le voyage. Devant notre micro, Mor Mbengue, en l’occurrence El Hadj Leeboon, n’a pas manqué de se féliciter de participer à un festival d’une telle envergure au nom de son pays pour valoriser son patrimoine culturel immatériel via le conte mais aussi la poésie. «Nous sommes à ce festival dans le cadre d’échanges culturels et pour représenter en même temps notre pays, le Sénégal», précise El Hadj Leeboon. Il poursuit : «C’est un grand rendez-vous du donner et du recevoir où chacun amène ce qu’il a pour partager avec les autres. On est venus avec notre culture, à travers la poésie et le conte.» Par ailleurs, notre interlocuteur de dire : «Rien que le nom du festival est évocateur de la dimension du festival et de sa portée.» Au vu et au su de ce qui se passe ici, «je dirais qu’on a des efforts à faire pour développer notre riche patrimoine culturel matériel comme immatériel. Personne ne viendra le faire à notre place». A en croire ce dernier, on a vu à Gannat un festival vivant autour duquel toute une ville est unie pour faire vivre sa culture, mais aussi son économie et la destination de la ville, avec l’appui des autorités aussi bien locales qu’administratives et institutionnelles. «C’est un bel exemple à développer et surtout encourager les initiatives qui se font», conclut-il. Depuis près de cinquante ans, l’Association nationale cultures du monde (Ancm) participe à la promotion et à la sensibilisation sur le Patrimoine culturel immatériel (Pci).