Le Sénégal, à travers le Plan Sénégal émergent (Pse), considère le potentiel démographique marqué par la jeunesse de la population, comme une opportunité certaine et un atout. C’est ainsi qu’au niveau national, plusieurs politiques sectorielles et des structures dédiées ont été mises en place pour capter le dividende démographique. Il en est ainsi, entres autres, de la promotion d’un capital humain de qualité par le renforcement du capital-santé des populations et l’acquisition d’aptitudes et de compétences nécessaires pour entreprendre, innover et s’insérer de manière harmonieuse dans le marché de l’emploi, de la promotion de l’emploi des jeunes à travers différents mécanismes dont le Fongip, le Fonsis,… Mais d’après le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, qui prenait part hier au débat sur le thème du Sommet «Tirer pleinement profit du dividende démographique, en investissant dans la jeunesse», tenu dans le cadre de la 29e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (Ua) à Addis-Abeba en Ethiopie, il convient de relever un certain nombre de défis. Entre autres défis, souligne Mankeur Ndiaye, «l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de rénovation de l’enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie au secondaire ; la réforme de l’orientation des élèves notamment vers les séries scientifiques et techniques ; le renforcement de la promotion de l’auto-emploi en développant l’esprit d’entreprenariat». Selon le ministre, des efforts restent également à faire dans «la modernisation de l’agriculture et la pêche en vue d’augmenter les opportunités d’emplois des jeunes ; ainsi que dans la promotion de la planification familiale et le renforcement de la scolarisation des filles et leur maintien à l’école».
Pour le diplomate sénégalais en chef, «la jeunesse constitue un atout majeur incontournable et peut, si elle est impliquée, jouer un rôle décisif dans la transformation socio-économique de l’Afrique». C’est tout le sens, d’après lui, «de la place primordiale que l’Agenda 2063 donne à l’implication de la jeunesse pour porter les efforts de développement de l’Afrique». Toutefois, déplore-t-il, «aujourd’hui, le constat est plutôt alarmant quant à la participation réelle de cette couche sociale à l’émergence de notre continent, si on voit tous ces jeunes qui meurent dans la méditerranée en tentant désespérément de rejoindre les côtes européennes, à bord d’embarcation de fortune, à la recherche d’un eldorado qui n’existe que dans leur imagination». Ainsi, soutient Mankeur Ndiaye, «si nous voulons réellement tirer profit du dividende démographique, nous devons lutter contre l’émigration massive de nos jeunes vers d’autres cieux hors du Continent». Et cela, à son avis, «passera nécessairement, en mettant un accent particulier sur la lutte contre le chômage et l’exclusion, par des réformes économiques créatrices d’emplois, l’investissement dans le capital humain et la bonne gouvernance, pour retenir les jeunes, surtout les plus qualifiés, en Afrique et en faire les leviers d’un développement inclusif de nos pays».
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