Pendant deux jours, des leaders communautaires, religieux et des représentants des médias ont été sensibilisés sur le respect des droits des femmes. L’atelier organisé par l’Ong Famedev s’est tenu à la commune de Pikine-Nord.Par Dieynaba KANE –

Des leaders communautaires, religieux et des représentants des médias ont pris part, ce week-end à la commune de Pikine-Nord, à un atelier de formation sur le concept Genre et le Protocole de Maputo. Organisée par l’Ong Famedev, cette rencontre a été un moment d’échange entre les participants et la formatrice, Dr Selly Ba. La sociologue est revenue sur l’égalité homme-femme et les avancées qui ont été notées. Lors de son intervention, elle a souligné que c’est une question de droit, mais également une nécessité économique. Parce que, d’après Dr Ba, les disparités et discriminations ont un impact négatif sur l’économie d’un pays. Prenant l’exemple dans le domaine de l’agriculture, elle renseigne que sur les 100 personnes qui exercent cette activité au Sénégal, les 70% sont des femmes, mais ce sont seulement entre 10 et 13% qui sont propriétaires de terres. D’après la sociologue, dans ce contexte, il est très difficile d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Poursuivant ses explications, elle fait savoir que selon un rapport de la Banque mondiale, les discriminations et les disparités font perdre à l’Afrique subsaharienne 2500 milliards de dollars. Partant de ce fait, la formatrice a insisté sur la nécessité de lutter contre ces disparités.

Pour une meilleure compréhension du sujet, Madame Selly Ba est revenue sur le concept Genre. A travers un échange interactif, la sociologue a d’abord expliqué du point de vue biologique ce qui différencie la femme et l’homme, avant de revenir sur les activités qui sont dévolues aux femmes et aux hommes dans la société. Sur ce point, il a été beaucoup question d’éducation, de sensibilisation sur le fait de ne pas faire croire aux garçons que les tâches ménagères par exemple doivent seulement être faites par les filles. Dr Ba a aussi insisté sur l’éducation et la formation. Vu le rôle important que la femme joue dans le cercle familial et la société de manière générale, elle doit avoir un certain bagage intellectuel.

Cet atelier se déroule dans le contexte du 21ème anniversaire de la Charte africaine des droits humains relative aux droits des femmes en Afrique, «Protocole de Maputo». Des avancées ont été certes notées, mais le constat est qu’après deux décennies de mise en œuvre de ce protocole, «dans le contexte général de la jouissance et de la protection des droits humains, les droits des femmes ne sont pas souvent respectés». C’est d’ailleurs tout le sens de cette rencontre. La directrice exécutive de Famedev, Amie Joof, a souligné, lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, qu’il s’agit de sensibiliser, renforcer les acteurs communautaires, religieux et les médias sur le concept Genre et aussi les entretenir de l’importance du Protocole de Maputo. En sensibilisant ces derniers, les organisateurs de cet atelier de formation veulent qu’à leur tour ils puissent vulgariser ces concepts. Il est donc attendu des participants qu’ils puissent «mieux défendre les droits des femmes et des filles, et initier des actions qui participent efficacement à la lutte contre toutes formes de violences à l’égard des femmes».
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