Le rapport Doing Business de cette année est plein de bonnes nouvelles pour le Sénégal. En se classant 140e sur 190 pays, le Sénégal gagne 7 places par rapport à l’année dernière et intègre le cercle des 5 pays les plus réformateurs d’Afrique subsaharienne.
Le Sénégal gagne 7 places dans le classement Doing Business de cette année. 140e pays sur 190 pays, le pays réalise une performance notable en intégrant de fait le cercle des 5 pays les plus réformateurs d’Afrique subsaharienne aux côtés du Malawi, de Djibouti, de la Zambie et du Nigeria. Le rapport Doing Business de cette année, qui porte sur le thème «Améliorer l’environnement des affaires pour un secteur privé moteur d’une croissance inclusive», montre les progrès que le Sénégal a accomplis ces dernières années pour améliorer le climat des affaires.
«Le Sénégal a accompli six réformes dans le rapport 2015, quatre réformes dans le rapport 2016, quatre réformes dans le rapport 2017, et cinq réformes retenues cette année, soit dix-neuf réformes en quatre ans ! Ces chiffres impressionnants témoignent de l’engagement stratégique constant du gouvernement pour améliorer le climat des affaires et, ainsi, encourager l’investissement et créer plus d’espace à l’initiative privée dans l’économie sénégalaise», salue Mme Louise Cord, directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal.
«Des résultats impressionnants» selon M. Oumar Seydi, directeur de la région Afrique subsaharienne à la Société financière international (Sfi).
Pour le ministre de l’Economie, des finances et du plan, le Sénégal a réussi à gagner sept places en mettant en œuvre des réformes hardies. Il s’agit, indique M. Amadou Ba, de la baisse du coût de création des entreprises, de la réduction des mutations d’immeubles au profit des Pme, avec une diminution des émoluments des notaires à un prix forfaitaire de 500 000 francs pour le transfert de propriété d’un immeuble dont la valeur est inférieure à 40 millions de francs Cfa, en plus de la réduction de moitié du salaire du conservateur. Le Sénégal a également pris des mesures de réduction des coûts de raccordement à l’électricité et à l’amélioration de la fiabilité du réseau d’électricité, avec la baisse de la durée et de la fréquence des coupures de courant, la baisse des délais de branchement à l’eau, la réduction des délais de remboursement de crédit de Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) et enfin à la baisse des délais de règlement de différends commerciaux, grâce à un meilleur encadrement de la durée de jugement. Seulement, des défis restent encore à relever.
«La majorité des pays d’Afrique subsaharienne, même s’ils sont en nette progression, demeurent au bas des classements de compétitivité», constate Mme Cord qui suggère plusieurs pistes qui devraient permettre au Sénégal d’approfondir les réformes, et d’améliorer sa compétitivité. Il s’agit notamment de la poursuite des réformes visant à moderniser l’administration des taxes et impôts, notamment au travers de la généralisation du télépaiement à tous les usagers, ainsi qu’un renforcement du contrôle sur les importations devraient permettre de renforcer la formalisation des entreprises dans un pays où 90% des entreprises évoluent dans l’informel. Selon Mme Cord, le Sénégal doit également travailler à rendre effectif le fonctionnement des tribunaux de commerce et la poursuite de la dématérialisation des procédures essentielles comme par exemple l’accès au registre du commerce et du crédit mobilier, l’obtention d’autorisations comme le permis de construction ou d’occuper, ou l’obtention de documents administratifs comme le casier judiciaire ou les certificats de conformité. Mais la directrice de la Banque insiste également sur le développement du secteur des télécoms.
L’Afrique subsaharienne en vedette
Les efforts consentis par le Sénégal l’ont aussi été dans toute l’Afrique subsaharienne. En effet, cette région du monde apparaît comme étant la plus performante en matière de réformes.
«Le nombre total de réformes introduites l’an dernier ressort à 83, contre 80 l’année précédente, ce qui porte à 798 le nombre de réformes enregistrées ces 15 dernières années dans les 48 économies de la région couvertes par le rapport Doing Business», informe la Banque mondiale. Pour cette présente publication, la banque a souhaité mettre en avant les progrès accomplis par ces pays en organisant une vidéo conférence réunissant le Sénégal (140e), le Niger (144e) et la Mauritanie (150e). Le Doing Business, qui célèbre ses 15 années d’existence cette année, note que la région Afrique subsaharienne a enregistré un total de 798 réformes ces 15 dernières années dans les 48 économies de la région couvertes par le rapport Doing Business. Le trio de tête sur le continent est constitué par Maurice, le Rwanda et le Kenya