Une école de formation publique : c’est la doléance de l’Alliance sénégalaise de la petite enfance ((Asen-Pen) à la veille de la fête du 1er mai. Ce qui permettrait d’avoir des crèches de qualité pour renforcer la sécurité des enfants au moment où des cas de meurtre les impliquant se multiplient. Par Amadou MBODJI

– Il y a deux ans, la mort d’un nourrisson dans une crèche avait ému tout le monde. Elle avait relancé le débat sur la qualification des agents de ces garderies. Dans ce sillage, l’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Asen-Pen) souligne qu’il faut éviter que pareille situation ne se reproduise en aidant à la mise en place de «crèches de qualité». Et cela passe, selon cette structure, par la formation des maitresses de crèche dans la gestion de la petite enfance.
Face à l’absence de structures publiques pour prendre en charge la demande, l’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Asen-Pe) suggère la création d’une école publique de formation pour les acteurs intervenant dans ce domaine. «Nous demandons une école de formation de maîtresses de crèche ou d’acteurs de crèche. Il n’y a pas d’école publique. Il y a peut-être des centres de formation ponctuelle. Il y a une formation des éducateurs de la maternelle et de l’élémentaire. Donc, c’est une formation globale mais pas spécifiée. Ce que nous demandons, c’est qu’il y ait une école publique de formation aux métiers de la petite enfance. A côté, il y a des professionnels de la petite enfance qui donnent des formations. Mais, les formations sont chères et ne sont pas à la portée de toutes les bourses», plaide Mme Maty Abdoul Aziz Mbaye, spécialiste de la petite enfance, qui animait un point de presse avec Mme Balèle Sylvie Keny, présidente de l’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Asen-Pen), en présence de Aïda Diouf, Secrétaire générale d’Asen-Pen, et de nombreux membres de cette structure.
L’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Asen-Pen) dénonce, avec la dernière énergie, les violences dont sont victimes les enfants comme le montrent les dernières actualités. L’exemple le plus patent est la vidéo devenue virale, qui a valu l’arrestation d’un adolescent, qui exerçait une violence sur son camarade d’école à Karang, et celui qui filmait la scène. Etablissant une longue liste d’abus exercés sur les mômes comme le meurtre de la petite Anta à Bargny, la tentative d’égorgement avortée du jeune Mouhamed Aïdara à Thiès et le décès tragique de Astou Sokhna à l’hôpital à Louga alors qu’elle était en train d’accoucher…, qui est loin d’être exhaustive. «A chaque fois qu’il y a quelqu’un qui touche les enfants, ça nous affecte au plus profond de nous. Et d’autre part, je ne parlerais pas d’accidents mais de tueries perpétrées sur les enfants. Nous nous sommes dit qu’il nous faut faire un point de presse non seulement pour dénoncer cela, mais pour en fait donner des esquisses de solutions afin que des drames de ce genre ne se produisent plus», dit Mme Maty Abdoul Aziz Mbaye. Dégageant des pistes de solutions, l’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Asen-Pen) décline cinq axes qui seront identifiés dans le cadre de la prise en charge de la petite enfance : il s’agit «d’instaurer un climat éducatif et préventif, établir un partenariat avec les parents, faire de sorte que les professionnels sortent de la solitude face aux difficultés, de créer, développer et entretenir un cadre de travail préventif afin d’améliorer la communication des professionnels avec les parents et les enfants et transformer l’image que les décideurs ont du travail avec la petite enfance, considéré comme un travail de garderie non qualifié».
ambodji@lequotidien.sn