DOLEANCE – Faible production et effectivité des Cartes d’égalité des chances : Les personnes handicapées sans leurs béquilles

Le président de la Fédération sénégalaise des personnes handicapées exprime son inquiétude face aux lenteurs notées dans la production des cartes d’égalité des chances. Une initiative en soutien aux personnes vivant avec un handicap, lancée en grande pompe par le Président Macky Sall. Yatma Fall juge la production des cartes très insuffisante. «Jusqu’à ce jour, ce sont seulement 17 mille cartes qui sont produites alors que l’objectif du gouvernement, c’était d’en arriver à 50 mille d’ici à la fin de cette année», constate M. Fall, en marge de l’atelier de validation du rapport sur le Plan directeur du partenariat de la direction générale de l’Action sociale. Il n’y a pas que ce problème. Yatma Fall regrette aussi la non-effectivité des services offerts par cette carte d’égalité des chances. «La carte n’offre que les services de soins de santé. Et ce service vient à peine d’être effectif. Les détenteurs de la carte viennent d’être enrôlés dans des mutuelles de santé alors qu’ils étaient détenteurs de la carte depuis des mois», déplore-t-il. Au-delà des services de soins sanitaires, la carte offre d’autres services comme le transport, l’éducation l’emploi, la formation qui ne sont pas effectifs. «Nous appelons les autres ministères concernés à s’impliquer et à jouer leur partition pour l’effectivité de tous les services offerts par ces cartes d’égalité des chances», soutient M. Fall.
Yatma Fall propose d’ailleurs qu’on transforme l’initiative de la carte d’égalité jusque-là logée à la direction de l’Action sociale avec des moyens très limités en un Programme national. «Si on a pu ériger la Couverture maladie universelle (Cmu) en agence pour s’occuper que de l’accès des populations aux services de santé et des bourses de sécurité familiale en délégation, on doit pouvoir en faire de même pour la carte d’égalité des chances qui s’occupe de plusieurs secteurs», argumente le président de la Fsph.
M. Fall plaide pour un programme national doté de moyens techniques humains et financiers nécessaires. De ce fait, note-il, les acteurs en charge de cette question pourront se déployer à Dakar et à l’intérieur du pays pour résoudre des problèmes des handicapés liés à l’accès aux pièces d’état civil, aux services de santé, à l’éducation, l’appareillage, etc.
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