A Mbeubeus, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique a trouvé une population révulsée par le maintien de la décharge dont la fermeture a été maintes fois promise. En annonçant l’ouverture d’un poste de police, la prise en charge d’autres revendications, Abdou Karim Fofana tente d’étouffer la tension latente dans la zone.
Abdou Karim Fofana s’est rendu à Mbeubeus où la colère monte. Il a rencontré les jeunes du mouvement Mbeubeus dafa doy, qui ont été interpellés avant d’être relâchés et qui militent pour la fermeture de la décharge. Sur place, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique a religieusement écouté les activistes en présence du maire de la localité, Mor Talla Gadiaga, égrener leurs doléances. «M. le ministre, toutes les parties prenantes sont là. Même si la décharge de Mbeubeus offre beaucoup d’opportunités aux récupérateurs, elle rend malade les populations. Et je demande à ce que ce problème soit définitivement réglé», dit Souleymane Badji, président des délégués de quartier de Malika. Il rajoute : «Malgré les milliards qu’on dit que Mbeubeus génère, la vie est plus précieuse. Depuis 52 ans, on vit dans une situation périlleuse. M. le ministre, vous êtes venu comme médecin après la mort. Vous avez attendu que toute la population tombe malade pour que vous puissiez venir intervenir. C’est trop tard.» Conquis par ce discours, les applaudissements emplissent le centre espace jeunes de la localité pris d’assaut par les populations. Mor Sylla, porte-parole des habitants de Mbeubeus, en rajoute une couche : «La fumée nous dérange. Chaque jour on brûle des pneus, sans compter la fumée que dégage Mbeubeus. C’est une localité invivable. L’insécurité nous inquiète, nous réclamons une brigade d’environnement. Il y a beaucoup de désordre dans cette localité, c’est un grand bordel.»
En écho à ces revendications, le ministre Abdou Karim Fofana, qui informe qu’il est venu s’enquérir de la situation sur «instruction du chef de l’Etat», tente de dissiper les incompréhensions : «J‘ai entendu le problème de la fumée, la drogue, l’insécurité etc. Il y a un projet qui est là avec la Banque mondiale. Il ne faut pas rejeter ce genre de projets. Cet espace de 114 ha va être rénové. Mieux, un poste de police va être fait. En ce qui concerne l’insécurité, je vais m’adresser au ministère de l’Intérieur pour prendre une décision. Un container va être installé pour permettre à la police de veiller sur la sécurité des populations, le temps d’implanter un poste de police. Le projet va démarrer en février prochain.»