Les ex-travailleurs des sociétés en liquidation reprennent le combat après que le Président Sall a demandé à son Premier ministre de procéder au recensement effectif des entreprises publiques et privées en liquidation. Ces 7 500 travailleurs réunis dans un collectif courent depuis 20 ans après leur droit. Ils réclament le paiement de plus de 30 milliards de francs Cfa à l’Etat et envisagent d’élever la voix si rien n’est fait.

Le calvaire continue pour les 7 500 ex-travailleurs des sociétés en liquidation Sotrac, Sotiba, Transrail, Club Aldiana, Savana Saly, Bceao, Sotexka, Transrail. Ces derniers, réunis dans un Collectif d’ex-travailleurs de ces sociétés, courent depuis 15 ans pour certains et même 20 ans pour d’autres après leur droit. L’Etat leur doit 25 milliards de francs Cfa pour les travailleurs des sociétés publiques et parapubliques et 8 à 9 milliards pour les sociétés privées, renseigne Momar Sambe, facilitateur.
Le gouvernement avait entretenu l’espoir dernièrement puisque le 10 mars dernier, les ex-travailleurs du Collectif avaient été conviés à un Conseil interministériel. Boun Abdallah Dionne avait réaffirmé le principe de la continuité de l’Etat qui fait obligation de celui-ci de s’acquitter des engagements souscrits par les gouvernements. «Mieux, lors de cette réunion, l’Etat avait proposé des pistes de solutions et nous nous sommes accordés sur plusieurs schémas de sortie de crise, révèle Ousseynou ex-travailleurs de la Sias. Après cette réunion, Macky Sall avait demandé à son Premier ministre de veiller au suivi permanent des contentieux sociaux dans les entreprises, au paiement intégral des droits légaux des travailleurs concernés et de préparer la tenue de la deuxième conférence sociale avant fin octobre 2016», rappelle Moustapha Guèye, coordonnateur du Collectif, face à la presse. «Depuis lors, aucun son de cloche de la part de l’Etat», regrette le facilitateur qui ajoute que le gouvernement ne s’est pas présenté au rendez-vous fixé. Pis, souligne Momar Sambe, l’Etat n’a pas non plus répondu aux multiples appels du Collectif pour le suivi des engagements pris. Le Collectif qui ne comprend pas ce blocage interpelle et alerte l’Etat. Les ex-travailleurs qui expriment ainsi leur inquiétude et leur désarroi élèvent la voix et se posent des questions sur la bonne foi de l’Etat qui annonce une année sociale. Ils demandent au gouvernement et au Premier ministre de traduire en actes l’engagement du chef de l’Etat en veillant au paiement intégral des droits légaux des travailleurs concernés par les contentieux des sociétés publiques et privées. Ils ne comptent pas s’arrêter à ce point de presse. Un sit-in et une marche sont prévus dans les prochains jours si l’Etat ne fait rien.
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