Donald Trump se paie Bad Bunny et la Nfl : «Je n’en ai jamais entendu parler»

Le Président des Etats-Unis considère que la Nfl «fait n’importe quoi» en confiant le concert de la mi-temps du Super Bowl au chanteur américain né à Porto Rico.
Donald Trump n’est jamais avare pour livrer ses pensées, et moins encore quand on lui pose une question. Aussi a-t-il commenté, le 6 octobre, pour l’émission Greg Kelly Reports de Newsmax Tv (chaîne détenue par le journaliste ultraconservateur Christopher Ruddy), la polémique qui s’est enclenchée après l’annonce que Bad Bunny chanterait à la mi-temps du Super Bowl, en février. Greg Kelly a résumé la situation pour Donald Trump : Bad Bunny «déteste l’Ice [la police de l’immigration, Ndlr]» et «accuse tout ce qu’il n’aime pas de racisme». «Je n’ai jamais entendu parler de lui», a répondu Donald Trump, qui a ajouté : «Je ne sais pas qui il est, je ne sais pas pourquoi ils font ça, c’est complètement fou. […] Ensuite, ils rejettent la faute sur un promoteur lambda qu’ils ont engagé pour s’occuper du divertissement. Je trouve ça absolument ridicule.» Le «promoteur lambda» en question est Jay-Z, et sa société, Roc Nation.
Pas Maga compatible
«Ce gars ne semble pas être un artiste qui fait l’unanimité», a également indiqué le Président des Etats-Unis à propos du chanteur portoricain qui a vendu plus de 110 millions d’albums à travers le monde, dont plus de 100 millions uniquement aux Etats-Unis. La star du reggaeton, en effet, déplaît fortement à la base partisane de Donald Trump (et à l’une de ses ministres), qui l’attaque parce qu’il est un fervent et actif porte-parole de son île, Porto Rico, au statut particulier par rapport aux Etats-Unis. L’artiste chante en espagnol, il affiche son soutien à la cause Lgbt et il a soutenu Kamala Harris. Cerise sur le gâteau, il a refusé de se produire aux Etats-Unis depuis les attaques de Donald Trump contre la communauté latino. Le chanteur de 31 ans avait expliqué que sa tournée mondiale ne passerait pas par les Etats-Unis, car il craignait les descentes de la Police de l’immigration (Ice) avant ou après ses concerts, alors que les agents de l’immigration sont accusés de procéder à des arrestations arbitraires et au faciès. Ce concert, prévu pour février au Levi’s Stadium de Santa Clara (Californie), est le seul qu’il donnera dans le pays. La secrétaire à la Sécurité intérieure des Etats-Unis, Kristi Noem, a d’ailleurs prévenu que la Police américaine de l’immigration «fera respecter la loi» au concert du Portoricain à la mi-temps du Super Bowl, rapporte The Guardian.
Quelques jours avant les commentaires de Donald Trump, Bad Bunny (Benito Antonio Martinez Ocasio de son vrai nom), invité le 4 octobre à l’émission Saturday Night Live, avait affirmé être «très heureux» de chanter au Super Bowl et avait expliqué, en espagnol : l’invitation est «plus qu’une victoire pour moi, c’est une victoire pour nous tous. Notre empreinte et notre contribution dans ce pays, personne ne pourra jamais les effacer». Bad Bunny avait repris en anglais en ajoutant : «Si vous n’avez pas compris ce que je viens de dire, vous avez quatre mois pour apprendre.»
LePoint