Après le point de presse et une marche des populations de la commune de Niamone, 6 personnes sont arrêtées par la Section de recherches de la gendarmerie de Ziguinchor. On leur reproche le morcellement illégal de parcelles dans une forêt classée. Le procureur s’était autosaisi de l’affaire, à la suite de la mobilisation communautaire contre les constructions dans la forêt classée de Niamone.

Cette initiative de l’autorité judiciaire est saluée par les plaignants. Selon le maire, c’est une première dans cette affaire de la forêt classée de Niamone. «Le dossier ne date pas d’aujourd’hui. Le 9 février, j’ai été installé. Le 12 avril, j’ai fait un courrier que j’ai adressé à toutes les autorités administratives de la région et aux autorités des Eaux et forêts pour les alerter de la situation qui prévaut dans cette zone de forêt classée. Le 5 mai, j’ai repris le même courrier pour alerter à nouveau et attirer l’attention des Eaux et forêts», a raconté avec précision le maire de Niamone. Par la suite, Atab Badji dit avoir saisi la Direction de la surveillance et de l’occupation des sols (Dscos). Mieux, une plainte a été déposée auprès de cette structure. «Après une quatrième plainte, une discussion a été ouverte entre les populations de Niamone et les agents des services des Eaux et forêts. A l’époque, il a fallu un coup de fil du ministre de l’Envi­ronnement d’alors pour que la plainte soit enregistrée à la Dscos, sous le numéro 1372», rapporte une source.

Il s’est également suivi une visite des autorités administratives sur le site. «Mais trois mois après, rien n’a bougé», regrette la confidente. «Si on en est arrivés là, c’est parce que les gens ont beaucoup regardé faire. Ceux qui devaient prendre leurs responsabilités pendant qu’il était temps ne l’avaient pas fait. Ils ont attendu que la situation pourrisse pour après agir», a regretté Atab Badji.
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