Le mode de désignation des députés a été au cœur des débats lors d’un panel organisé hier par la Commission orientations et stratégiques (Cos/M23) en collaboration avec l’Ong Enda lead Afrique francophone. Ainsi, de l’avis des participants, la liste nationale constitue un obstacle dans la réelle expression du Peuple dans le choix des députés. Pour certains d’entre eux, des élus se sentent redevables de leur leader qui les a investis au détriment du Peuple. Sur la problématique «Elu du Peuple ou élu du parti ?», Doudou Wade trouve une «incohérence» à cette interrogation. «Il est difficile de séparer le député de son parti. La révision constitutionnelle sur les candidatures indépendantes montre que les députés qui seront présents à l’Assemblée nationale seront à 99% issus des partis et des coalitions de partis politiques. Ensuite, la Constitution de 2001 a fait apparaître deux expressions importantes qui font apparaître l’implication du parti politique, par conséquent de son militant», souligne-t-il. Mieux, l’ancien président du groupe parlementaire libéral estime que rien qu’en disposant que tout député qui démissionne de son parti en cours de Législature perd son mandat, «la Constitution elle-même accepte l’appartenance du député à un parti».
Ce panel a aussi été l’occasion pour les participants de plaider pour une meilleure responsabilisation des jeunes. Selon le coordonnateur du Cos/M23, la «marginalisation» des jeunes dans les instances de décision s’est confirmée lors des investitures sur les listes électorales en vue des Législatives du 30 juillet prochain. «Seules quelques coalitions ont investi des jeunes de moins de 35 ans, rendant ainsi le pourcentage de leur investiture très marginal», se désole Abdourahmane Sow. Abondant dans le même sens, Moussa Mbaye Guèye, directeur exécutif d’Enda lead, a indiqué que la jeunesse qui représente «plus de 89% de la population n’est pas investie dans des positions éligibles, et de surcroît la moyenne d’âge de ceux qui sont investis est de 44 ans». M. Sow invite par conséquent la classe politique à «mettre en avant» cette frange de la population.
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