Si Macky Sall se rapproche du Pds, c’est parce qu’il a «changé de voie», d’après Doudou Wade. L’ancien député libéral jure qu’il n’y a pas de «clin d’œil» entre les deux partis, mais reconnait que le Président «est en train de poser des jalons». Par Malick GAYE
– Macky Sall est dans une opération de séduction du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le chef de l’Etat a décidé de donner au stade de Diamniadio, le nom de Me Abdoulaye Wade. Les retrouvailles de la famille libérale tant chantées par Wade, sont-elles en train de se matérialiser ? Doudou Wade, invité hier de l’émission Grand jury de la Rfm, a répondu. «Il n’y a aucun lien, aucun clin d’œil. Il n’y a même pas de démarche parallèle entre l’Apr et le Pds. (Baptiser le Stade de Sénégal du nom de Wade) Il s’agit de rétablir, corriger une anormalité. Nous sommes dans un Sénégal chanté pour sa démocratie. Le Président sortant et son successeur ont fait 9 ans sans se parler. (…), nous étions dans l’anormalité, qui est le fait du Président Macky Sall. Qu’on revienne à la normalité, je ne sais pas ce que les gens veulent», a-t-il déclaré.
Interpellé sur les récents actes du président de la République à l’égard du Pape du Sopi, Doudou Wade a affirmé que «nous commençons à entrer dans la normalité». Il ajoute : «Le Pds ne peut pas se rapprocher de Macky Sall. Macky est en train de poser des jalons. Il faut que nous reconnaissions que Macky Sall a changé de voie. Si nous n’osons pas regarder les choses en face pour voir qu’il y a un changement de direction… De voleurs de tapis, de voleurs de chaises, et quelques personnes arrêtées, de la convocation de plusieurs personnes à la Crei… Alors s’il change complètement de direction, c’est une excellente chose. Mais les rancœurs et blessures sont là. Les cicatrices sont encore visibles. Le Sénégal mérite qu’on se parle, qu’on pardonne, mais je pense qu’il ne faut pas oublier ce qui s’est passé.» Dans cette logique, Doudou Wade a aussi annoncé que «pour le moment, nous ne sommes pas conviés. Le Pds est plus déterminé compte tenu de la situation (…) Le Pds sait que l’alternative, c’est lui».
Par ailleurs, l’ancien président du groupe parlementaire libéral considère que le leader de Pastef n’est pas le chef de l’opposition. «Ousmane Sonko est un non inscrit à l’Assemblée nationale. Le Pds a un groupe parlementaire composé majoritairement de députés du parti. On est la première force de l’opposition», a-t-il conclu.
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