Candidat investi de la liste unique pour briguer la mairie de Camberène, Doune Pathé Mbengue, un natif de Cambérène, parle de son enthousiasme à se retrouver tête de la liste pour la conquête du pouvoir municipal. Il donne les raisons qui lui ont valu de se présenter sous la bannière de Benno bokk yaakaar (Bby) et ses ambitions pour sa commune.  Recueillis par Amadou MBODJI – Qu’est ce qui a prévalu pour qu’on porte le choix sur vous pour être tête de la liste unique ou consensuelle, pour briguer la mairie de Cambérène ?

Je commencerai d’abord par parler de mon engagement pour Cambérène. Je fais partie de cette génération de personnes-ressources, très soucieuses du développement local et devenir de cette cité religieuse. Depuis le collège, j’ai été préoccupé par le sort de l’éducation dans la cité. Après avoir décroché ma licence en droit, section Collectivités locales, j’ai senti le devoir d’être utile à ma commune. Depuis ces années, j’ai manifesté un intérêt particulier d’être auprès des miens, pour leur apporter le minimum de temps et de savoir dont j’étais en mesure de mobiliser. Sur cette voie, j’ai côtoyé  d’autres frères très disponibles et tout aussi fiers de servir, malgré leurs contraintes professionnelles, la localité qui nous a vus naitre. Dans cette posture, j’ai été actif auprès des Asc, dont celles de mon quartier, que j’ai l’honneur de diriger aujourd’hui. Il en est de même avec mon implication et mon action dans le cadre du Comité de pilotage du Centenaire, dont j’ai été le Coordonnateur général-adjoint en 2014, et par la suite, coordonnateur du Collectif des personnes ressources de Cambérène.

Comment en êtes-vous arrivés à une liste unique  à Cambérène ?
Il faut dire que la mise en place d’une liste unique a été toujours souhaitée par une bonne frange de la population cambérénoise, au premier rang de laquelle, la chefferie religieuse et traditionnelle, très soucieuse de la préservation du climat social en tout temps. Le processus, ayant conduit aujourd’hui à une liste consensuelle, a été mené par le Comité des sages, sous la supervision de la famille religieuse. A travers une approche inclusive et participative, toutes les formations politiques représentées à Cambérène ont eu droit à une consultation préalable et une participation effective à tous les travaux menés dans ce cadre, qui a eu pour résultat l’établissement d’une liste de cent quatorze (114) conseillers, où tous les partis, coalitions de partis ou mouvements, sont représentés.
Dans cette liste, que j’ai l’honneur de diriger, figurent les partisans de Benno bokk yaakaar, Taxawu Ndakaru, Wallu Sénégal, Bokk guiss guiss, Gueum Sa Bopp, Cpje, et de mouvements politiques comme Ande Suxali Cambérène et Mfo, ce qui lui vaut une force, sans conteste, inégalable à celle des concurrents enregistrés au dernier moment.

Au vu de ce qui se passe, peut-on toujours parler de consensus, si l’on sait que dans votre liste unique, on note des dissensions avec le départ de certains, qui ont opté pour des listes parallèles, sous la bannière de Benno bokk Yaakaar ?
Non, je suis désolé, Benno bokk yaakaar ne peut pas concurrencer, dans une même commune, Benno bokk yaakaar. Vous voulez parler de listes autres que celles de Benno, dont les tenants ne sont pas identifiés dans l’opposition ? Pour ce qui concerne Cambérène, les deux ou trois autres listes concurrentes à celle de Benno sont tenues par des personnes qui ont été actives dans le processus ayant conduit à la liste consensuelle. Elles ont choisi de se retirer, à partir du moment où ma désignation, comme tête de liste, a été déclinée. Il s’agit d’un frère et d’une sœur, dont les liens de voisinage sont indéfectibles, je leur souhaite bon vent.

Pourquoi avoir choisi de vous présenter sous la bannière de Bby ?
On a choisi la bannière Benno bokk yaakaar parce que, pour l’essentiel des forces qui composent cette liste, nous adhérons fortement à la vision du président de la République.  Par ailleurs, à travers ce choix, Cambérène souhaite être en phase avec l’Etat, dans tout ce que cette institution entreprend de bien en faveur des populations sénégalaises en général, et cambérénoises en particulier. Nous projetons, pour ce qui concerne l’avenir proche, de travailler en bonne intelligence avec l’Etat, afin que l’ensemble de nos programmes et projets puissent être soutenus et réalisés de la meilleure des manières. Donc, c’est avec fierté que nous allons à ces élections sous la bannière de Benno bokk yaakaar.

On sait que Cambérène n’a pas suffisamment de ressources financières diversifiées pour se développer. Comment comptez-vous vous y prendre pour booster votre localité, si vous sortez vainqueur des prochaines Locales ?
Nous comptons mobiliser l’ensemble des personnes-ressources que compte la cité religieuse. Même si quelque part, l’on note une faiblesse en ressources financières, il n’en demeure pas moins utile de signaler le vaste potentiel en personnes ressources de qualité que compte Cambérène et jusqu’ici, sous-exploité. Nous restons fiers de Cambérène et conscients que l’implication et l’engagement de chacun permettra à la cité, de sortir de l’ornière.  C’est, en tout cas, l’ambition et la vision qu’on nourrit pour Cambérène.

Pensez-vous que les élections pourront se tenir à date, malgré les nombreux recours ?
Je pense que l’Autorité suprême, en l’occurrence Monsieur le président de la République, a manifesté sa volonté ferme d’organiser ces élections, en créant les conditions propices. Je pense que tous les indicateurs, qui permettent de pouvoir dire que ces élections vont se tenir à bonne date, sont observés. Le décret ayant convoqué le corps électoral, la procédure qui a été ouverte pour permettre aux Sénégalais de s’inscrire ou de changer de circonscription électorale, le processus qui a conduit à la révision du fichier sous la supervision de l’Ue, tout est derrière nous. Je pense que nous allons nous acheminer certainement, vers la tenue effective de l’élection. Pour ce qui concerne les recours devant la Cour suprême c’est, pour moi, dans la logique normale des choses. En démocratie, les règles sont connues d’avance, le recours c’est le droit, pour chaque entité bénéficiant d’une personnalité juridique, de pouvoir ester en justice. Je voudrais terminer, pour dire que c’est avec confiance que nous allons à l’élection, nous pensons pouvoir la remporter largement, au grand bénéfice des populations de Cambérène. Nous ne doutons pas de la capacité de la Grande coalition à traduire en actes concrets, les aspirations de la cité de Seydina Issa Rohou Lahi (Aleyhi salam). Ensemble, nous avons fait le pari de travailler dur, pour que Cambérène compte dans Dakar et le Sénégal.
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