Ce n’est un secret  pour personne, Seydi Gassama ne croit pas à la sincérité du dialogue avec toutes les forces vives de la Nation que le président de la République a initié et qui est prévu à la fin de ce mois. Le Directeur exécutif d’Amnesty international/section Sénégal l’a argumenté dans un document partagé aux médias. «Pour favoriser un dialogue inclusif et fécond, le préalable aurait été, comme gage de bonne volonté, de libérer toutes les personnes détenues pour des motifs politiques et de mettre fin aux restrictions frappant l’exercice des libertés publiques», a-t-il déclaré.

Pour Seydi Gassama, «ce coûteux dialogue n’apporte pas la décrispation attendue sur l’espace politique et social et que, comme les précédents dialogues, il accouche de deals politiques, de partage de pouvoir, de réhabilitation de politiciens exclus de la compétition électorale par des condamnations pénales et exonére d’autres de toutes poursuites futures pour des actes de prévarication qu’ils pourraient avoir commis contre les deniers publics». Pour autant, le Directeur exécutif d’Amnesty international/section Sénégal demeure convaincu que la réforme du Code électoral doit être une obligation et une priorité du dialogue. Car «un citoyen ne devrait être déchu de ses droits que par une peine prononcée par un juge à l’issue d’un procès équitable et pour des infractions graves punies de peines de prison ferme».

Par conséquent, «les dispositions des articles L29, L30 et L57 du Code électoral doivent être abrogées ou amendées», estime-t-il. D’après Seydi Gassama, il faut «supprimer les peines privatives de liberté pour les délits portant atteinte à l’honorabilité des personnes comme la diffamation, l’injure publique, l’offense au chef de l’Etat, etc. Les sanctions pécuniaires suffisent largement pour réparer les préjudices causés aux victimes».
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn