La 14ème biennale Dak’Art démarre demain, jeudi, au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose, sous le thème «Ĩ Ndaffa#», «Forger» en sérère, un plaidoyer pour la valorisation des langues nationales, a souligné son directeur artistique, Dr El Hadji Malick Ndiaye. «La langue locale, en l’occurrence le sérère, a été choisie et avant tout c’est un plaidoyer pour que l’on retourne dans notre catégorie de penser à travers nos langues nationales», a expliqué l’historien d’art. «Bien avant la crise engendrée par le Covid-19, le thème de cette biennale nous invitait à réinventer nos modèles, et la pandémie a rendu cette démarche impérieuse et urgente, la nécessité de la penser», a soutenu le directeur artistique. Le thème «Ĩ Ndaffa#» (ou Forger/Out of the fire) choisi pour l’édition 2020, a été maintenu malgré le report de l’évènement et bonifié d’un dièse (#), selon lui.
«Au sortir de la pandémie qui a été beaucoup marquée par le numérique (…), le dièse est un rappel à cela. Il invite à entrer dans un nouveau monde translaté, un monde de connexion et de nouvelles reconnexions», a expliqué El Hadji Malick Ndiaye. Le dièse apporté au thème, a-t-il estimé, est en fait un dièse qui translate le titre de la biennale. «C’est pour montrer que la biennale de 2020 a été reportée en 2022, mais reste la même tout en étant autre. Le dièse élargit les territoires et change les géographies», a-t-il précisé.
Le thème de la Biennale de Dakar est une invitation à créer de nouveaux modèles, de nouvelles formes et à tisser des relations avec le savoir, les savoir-faire et avec les pensées, selon le directeur artistique.
Le projet «Doxantu» (Pro­menade), qui ambitionne de faire tomber les murs des galeries et des musées pour un art plus présent dans l’espace public, et «Bataaxal» (Lettre) dédiée à l’hommage prévu pour l’artiste malien Abdoulaye Konaté, ont tous été pensés dans la langue wolof.
Le Dak’Art est devenu une biennale en 1996 et depuis lors, ces thèmes ont été déclinés en français, notamment «L’Heure rouge» (2018), «La Cité dans le jour bleu» (2016) ou encore «Création contemporaine et dynamiques sociales» (2012).
Aps