Dr Landing Biaye, président du Mouvement panafricain des leaders en Afrique, n’y va pas par le dos de la cuillère quand il s’agit de placer le curseur sur les problèmes qui plombent le décollage du continent. C’est le cas lorsqu’il évoque les questions liées à l’insécurité en Afrique, un fléau qui nécessite une réponse rapide de la part des dirigeants africains. La jeunesse africaine, à travers le Mpl, réclame une présence à la hauteur de la dimension de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies.

Il le constate pour s’en offusquer : le président du Mouvement panafricain des leaders en Afrique, Dr Landing Biaye, rappelle que la question de l’insécurité en Afrique est un «fléau qui ne cesse de progresser, notamment sur l’épicentre ouest-africain». Il a lâché cette phrase lors de la cérémonie de clôture de la 4e édition du Forum panafricain tenue à Bissau et présidée par le Premier ministre Monsieur Nuno Gomes Nabia. En fait, selon le patron du Mpl Afrique, les questions de paix et de sécurité dans le continent africain méritent un traitement de choc qui suggère de regarder la réalité du continent en face : l’expansion du terrorisme, les conflits intra et inter-étatiques, la recrudescence des coups d’Etat, l’ingérence politico-militaire étrangère et les effets combinés du changement climatique, de la pandémie du Covid-19 et de la guerre en Ukraine sur l’économie du continent. «Force est de constater que le tableau n’est pas reluisant. Quelle qu’en soit la forme, ces situations ne sont pas acceptables. Elles ne peuvent pas servir de remède à nos maux. Au contraire, elles les aggravent et nous retardent», dit-il. Si le continent africain est devenu aujourd’hui l’un des épicentres du terrorisme mondial, «c’est bien parce que le fléau est alimenté par la criminalité transfrontalière, la prolifération illégale des armes, les flux financiers et trafics illicites en tous genres et la participation de combattants étrangers». Il ajoute : «Des Etats sont menacés jusque dans leur existence, des vies humaines perdues au quotidien, des services sociaux de base détruits, et plus de 30 millions de personnes restent réfugiées ou déplacées à l’intérieur de leur propre pays.» Aujourd’hui, le contexte sécuritaire a connu une importante évolution en Afrique ces dernières années. Les guerres inter-étatiques ont laissé la place à de nouvelles formes de violences complexes pouvant affecter, par endroits, la cohésion entre les communautés, voire le «commun vouloir de vivre ensemble». La persistance de ces nouvelles formes de violence place la sécurité, qui est indissociable du développement, au cœur des préoccupations des politiques publiques sur le continent. Selon le président du Mpl Afrique, il faut «des réponses intégrées à apporter aux questions actuelles de sécurité qui vont au-delà des seules actions militaires et requièrent la synergie de plusieurs acteurs devant être bien formés et suffisamment préparés aux nouveaux défis».

Pour y arriver, il convient de ne pas compter sur le financement extérieur pour assurer «notre propre sécurité et bâtir une architecture de paix viable». Que faire ? «Il faut changer de stratégie, de méthode, d’approche et choisir une approche multidimensionnelle et multi acteurs. C’est la seule voie de salut face aux défis sécuritaires. Notre premier devoir est de faire en sorte que nos Etats restent forts et résilients, à la fois dans leurs capacités de dissuasion, de prévention et de réaction», suggère M. Biaye. C’est une nécessité. «Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées. Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement. Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits», conclut Dr Landing Biaye, président du Mpl Afrique.

Vu le poids de l’Afrique, la jeunesse africaine, à travers le Mpl, emboîte le pas au président en exercice de l’Union africaine, réclame une présence plus équitable de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies.
Par Pape Moussa DIALLO (A Bissau)