L’état de santé de la députée Amy Ndiaye Gniby, battue par des collègues parlementaires, est encore très fragile. Après son évacuation à l’hôpital, elle risque de perdre sa grossesse de 9 semaines et 11 jours. «Je devais prendre la parole hier, mais au moment où on m’a appelé, j’étais à l’hôpital avec cette femme que deux hommes ont agressée. L’un l’a giflée, l’autre lui a administré un coup (de pied). Je viens de l’hôpital et ce n’est pas évident qu’elle puisse garder son enfant», a informé le Dr Malick Diop, 3ème vice-président de l’Assemblée nationale et député membre du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), qui était au chevet de sa collègue agressée. «Je condamne cet acte. La femme est la sève nourricière du Sénégal. On ne doit pas agresser une femme. Elle est notre mère, notre sœur», a ajouté le parlementaire.

Ils étaient nombreux, les députés qui ont déploré cet acte. Selon Nicolas Ndiaye, député membre du groupe Bby, «ni les insultes ne doivent le justifier, ni le comportement du président de l’Assemblée nationale, ni des prétendues violences ou insultes en dehors de l’Hémicycle. On entend toujours des insultes depuis que cette assemblée existe, mais ce nouveau palier est une insulte au Peuple sénégalais qui a élu les députés», a martelé M. Ndiaye.  Avant d’inviter tous les démocrates du pays à condamner leurs collègues qui ont été à l’origine de ces actes.

Du côté de l’opposition, les femmes, qui ont pris la parole, ont invité leurs camarades à ne pas accepter  que les hommes de la majorité présidentielle les poussent souvent à injurier dans l’Assemblée. «J’avais commencé à parler d’insultes. Malheureusement, le temps ne m’a pas permis de terminer. Nous devons tous nous ressaisir. Il y a trop d’insultes dans nos rangs. Ceux qui applaudissent ceux qui insultent sont aussi des insulteurs. Les responsables qui ne rappellent pas les insulteurs à l’ordre sont aussi des insulteurs», a précisé Nicolas Ndiaye, qui trouve aussi que les députés doivent se ressaisir par rapport aux violences verbales.
Par Justin GOMIS  – justin@lequotidien.sn