Assurer une meilleure compréhension, un meilleur respect de la propriété intellectuelle, tel est l’objectif de la mission que l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) a envoyée au Sénégal. Chargé de cette mission, le directeur des affaires juridiques de la société qui gère les artistes en France Aspedidam, et Sg de l’association qui gère tous les droits des artistes interprètes en Europe, Xavier Blanc a formulé au terme de son séjour, d’importantes recommandations visant à faire du Sénégal «un grand pays sur le plan culturel».

«Si le Sénégal ne respecte pas ses créateurs, ça deviendra un petit pays sur le plan culturel. Pour rester un grand pays culturel, le Sénégal doit protéger ses créateurs. Et on protège ses créateurs en leur permettant de vivre de leur travail.» C’est l’un des grands messages  que Xavier Blanc a délivrés au terme de sa mission qui consistait à appuyer, à conseiller et à accompagner la nouvelle Société sénégalaise des droits d’auteurs et droits voisins (Sodav), pour la mise en marche du cadre réglementaire et la bonne gestion des droits d’auteurs et droits voisins. «Ce que je constate c’est qu’il y a de grands atouts pour la Sodav… Mais on a un réel problème avec les redevables qui ont une résistance à payer.» M. Blanc accepte difficilement que dans un pays comme le Sénégal, les radiodiffuseurs ne payent pas leurs redevances. «Je suis assez préoccupé par l’attitude des radiodiffuseurs publics. Les pouvoirs publics doivent montrer l’exemple et saisir les radiodiffuseurs sur lesquels ils ont la tutelle», préconise-t-il.
Rappelant par ailleurs la  nécessaire prise de conscience du grand public sur l’importance du respect du droit d’auteur, Xavier Blanc affirme que «c’est important pour le Sénégal de savoir que la propriété intellectuelle est un élément déterminant, les ayants droit doivent s’intéresser à la Sodav , la Sodav doit mettre un ensemble de moyens…».Cela dit, M. Blanc confie être tout de même impressionné par l’extrême vivacité de la production au Sénégal, du dynamisme de la Sodav et des représentants politiques ainsi que l’implication des artistes au niveau du Conseil d’administration de la Sodav. «On sent la présence des pouvoirs politiques. Mais il y a des difficultés à mettre en œuvre cette loi de 2008. Du retard a été pris. Il faut mettre à l’ordre du jour toutes ces modifications législatives et se mettre aussi en conformité avec le cadre international afin de permettre aux artistes  de percevoir leurs droits et d’être protégés hors du Sénégal», a-t-il insisté.
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