Durée des transitions en Guinée et au Burkina Faso : La Cedeao fixe un ultimatum aux militaires

Le Mali toujours isolé malgré l’ordonnance de la Cour de justice de l’Uemoa, c’est au tour de la Guinée et du Burkina Faso de se voir fixer un ultimatum pour proposer un chronogramme. La Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao s’est penchée sur ses transitions.Par Malick GAYE
– Bien que les situations ne soient identiques dans le fond, dans la forme, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée sont des pays dirigés par une Armée arrivée au pourvoir à la faveur d’un coup d’Etat. Ce que la Cedeao ne tolère pas. La communauté ouest-africaine s’est surtout distinguée en isolant Bamako malgré l’ordonnance de la Cour de justice de l’Uemoa. La Guinée et le Burkina Faso ont été ainsi sommés d’entrer dans les rangs. «La conférence demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la Transition, au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur», a déclaré la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, qui reste fortement «préoccupée par rapport à l’absence de visibilité sur la Transition», car le délai de «six mois fixé par la Cedeao pour la tenue des élections en Guinée, n’a pas été respecté (…) Le chronogramme de la transition n’est toujours pas disponible, les priorités ne sont pas définies et peu de progrès ont été réalisés dans le processus. De même, la situation sociopolitique se dégrade du fait de l’insuffisance de dialogue entre le gouvernement et les acteurs politiques et la Société civile».
En ce qui concerne le Burkina Faso, la Cedeao constate que «les autorités de la Transition peinent à améliorer la situation sécuritaire dans le pays et à trouver des solutions à la situation humanitaire. De même, la Conférence reste très préoccupée par la durée de la période de Transition fixée à trente-six (36) mois par la Charte de la Transition. A cet égard et conformément au communiqué du Sommet extraordinaire du 3 février 2022, la Conférence réitère sa ferme condamnation du coup d’Etat du 24 janvier 2022 ; exige la libération inconditionnelle et sans délai du Président Roch Marc Christian Kaboré ; décide de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les institutions de la Cedeao jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel et demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la Transition, au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur».
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