Après les fortes pénuries de l’été dernier, la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) a mis en place un programme d’urgence pour la réalisation de 11 forages à Tassette et 10 autres à Bayakh. Le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Mansour Faye, qui a visité les chantiers de ce programme hier, assure que les 60 à 75 mille m3 par jour supplémentaires vont permettre de sécuriser la consommation à Dakar.
A Dakar, les mois les plus chauds de l’année riment avec corvée d’eau journalière dans certains quartiers. Mais selon le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Mansour Faye, ces problèmes seront bientôt de vieux souvenirs. Au terme d’une visite de terrain hier sur plusieurs sites du Programme spécial Dakar (Ps-Dak), le ministre a assuré que la capitale sénégalaise aura 60 à 75 mille mètres cubes par jour de production supplémentaire dès juin prochain. «Dakar a une tension en termes de production et les ouvrages en cours de réalisation nous permettront de mobiliser globalement 60 à 75 mille mètres cubes par jour. Ce qui va sécuriser Dakar», assure M. Faye. Il ajoute que cette production additionnelle viendra des 11 forages qui sont en cours de réalisation à Tassette pour une production de 30 mille mètres cubes par jour et des 10 autres de Bayakh pour le même volume. «Avec ça, nous pensons résorber le déficit que Dakar est en train de vivre présentement», dit-il. Au total, ces travaux ont mobilisé un financement de 15 milliards de francs Cfa dans le cadre du Ps-Dak et 12 milliards dans le cadre du Projet eau et assainissement en milieu urbain (Peamu) financé par la Banque mondiale. Sur place, à Bayakh, l’eau des forages nouvellement forés forme déjà une mare au pied des manguiers. «Les travaux sont en cours et devraient s’achever au plus tard en juin, selon les techniciens. Mais vu l’avancement des travaux, nous osons espérer que nous allons entamer la période de chaleur avec beaucoup plus de réserves», se réjouit le ministre. «Il y a un déficit qui est réel à Dakar. Par exemple à Guédiawaye, au quartier Guentaba, on a des problèmes de tension. Sur les bouts de réseau, nous n’avons pas une présence d’eau 24h/24. Ce volume additionnel va permettre de résoudre ce problème en grande partie et Guentaba aura un traitement spécial parce qu’étant une zone en hauteur ou la pression n’arrive pas», explique le ministre qui souligne que «normalement, en juin-juillet, on aura moins de problèmes que par rapport aux années précédentes».
Des solutions pour la «deferrisation»
A quelques kilomètres de Thiès, dans la forêt classée, de vastes excavations sont en train de recevoir du béton frais. C’est le site des nouveaux réservoirs de Thiès. Il va accueillir quatre réservoirs de 10 mille mètres cubes chacun. Ici, la livraison est prévue pour fin mai, assurent les techniciens. A quelques encablures du Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), l’usine de «déferrisation» du Point K prend forme petit à petit. Elle va permettre de traiter l’eau à l’aspect rougeâtre que les Dakarois ont du mal à qualifier de potable. «L’eau ferrugineuse est potable même si l’aspect n’est pas beau à voir. Mais l’usine du Point K permettra de traiter 40 mille mètres cubes d’eau par jour venant des forages de Pout et Sébikotane», explique le ministre. Sur ce chantier, un retard est noté dans les travaux. Selon les ingénieurs de Sade-Veolia, chargé du chantier, les retards sont liés au blocage des matériaux au port de Dakar. Cette question de la qualité de l’eau touche plusieurs régions du pays. Le bassin arachidier ainsi que Foundiougne sont confrontés à un problème de remontée de l’eau salée. «Nous sommes en train de réfléchir, surtout en zone rurale, à des moyens de transfert d’eau. Par exemple, à Foundiougne, nous allons faire des stations de transfert qui nous permettront de mobiliser 1 000 à 2 000 mètres cubes par jour d’eau traitée, potable pour le département», indique Mansour Faye.
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