Le Directeur général de la Sones, Charles Fall, qui effectuait hier une visite de chantier de l’usine de Kms3, a annoncé la livraison des travaux avant la fin du 1er semestre 2021.
Les travaux de la troisième usine d’eau de Keur Momar Sarr (Kms3) vont bon train. Le chantier pourrait être livré avant la fin du 1er semestre de l’année 2021. La promesse est du Directeur général de la Sones qui était hier sur le site pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
«Avant l’été prochain, s’il plaît au Bon Dieu, nous allons livrer le chantier», a souhaité Charles Fall.
D’après les techniciens de la Sones, cette usine dont le coût est estimé 274 milliards de francs Cfa, va pendre l’eau du Lac de Guiers, la traiter, la désinfecter et la mettre en canalisation.
«L’usine va permettre de distribuer cette eau sur une distance de 8000 km, soit 8 millions de linéaires pour la région de Dakar», a indiqué le Directeur général. A en croire Charles Fall, plus de 4 millions de Sénégalais vivant à Dakar et situés en bout de réseau ou en hauteur, seront approvisionnés.
La deuxième phase de ce projet qui permet de produire 100 000 m3 d’eau, va renforcer l’alimentation en eau sur la Petite-Côte qui souffre de la qualité de l’eau, assure-t-il.
Les représentants des associations des consommateurs se disent très optimistes. L‘imam Youssoupha Sarr demande tout de même d’optimiser la production en eau. Pour ce faire, il préconise la création de réservoirs pour garder l’eau quand la consommation baisse la nuit, afin de pouvoir l’utiliser en cas de désagrément pour éviter les ruptures. Les représentants des organisations consuméristes demandent aussi à la Sones d’augmenter les réservoirs d’eau pour une meilleure fourniture d’eau dans des zones qui se trouvent en bout de réseau.
A la fin des travaux, l’usine de Kms3 sera mise à la disposition de Sen’Eau qui se chargera de l’exploitation. Toutes les infrastructures seront aussi installées, selon M. Fall, pour amener l’eau dans toutes les zones de Dakar et dans d’autres grandes villes du Sénégal.
Avant le site de Kms3, Charles Fall et sa délégation se sont rendus au poste de ligne de haute tension financé par la Sones à hauteur de 9 milliards de francs Cfa. Ce projet «révolutionnaire et très ambitieux» permettra à la Sones d’échapper aux désagréments causés parfois par les coupures de courant. Avec la réalisation de ce poste, la Sones pourra non seulement brancher toutes ses stations, principalement de Kms3, mais également assurer son autonomie en électricité.
En réalité cette centrale a été connectée depuis samedi dernier pour alimenter Kms3 mais aussi les unités de Kms1 et 2.
Recrudescence des coupures, cherté des factures : Les explications de la directrice de Sen’Eau
Interpellée hier, en marge de la visite de chantier de l’usine de Kms3, sur la recrudescence des coupures d’eau, la Directrice générale de Sen’Eau, Jany Arnal, reconnaît qu’il y a un manque d’eau dans certains quartiers, mais par intermittence. Cela, à cause de l’augmentation de la consommation liée à la forte canicule. Pour elle, il n’a jamais autant fait chaud au Sénégal depuis 50 ans.
L’autre motif servi par la directrice de Sen’Eau pour justifier cette forte consommation, c’est l’augmentation, dit-elle, de la population à Dakar. A ses yeux, le nombre de personnes dans un immeuble par exemple a augmenté en 3 ans de 50%. Sen’Eau, dit-elle, distribue plus de 83 000 m3 par jour. Tous les forages fonctionnent. D’ailleurs, 10 forages supplémentaires ont été réhabilités.
A propos de la cherté des factures décriée par les consommateurs, Jany Arnal a indiqué aussi que le prix de l’eau n’a pas augmenté. Et en cas d’anomalies sur les factures, les usagers peuvent se référer à leurs agences. Elle reste cependant, persuadée qu’il y avait beaucoup de fuites chez les clients. Ce qui a fait grimper leurs factures. Pour éviter à l’avenir ces polémiques, la directrice de Sen’Eau promet de mettre en place un nouveau logiciel qui va permettre de digitaliser les prélèvements des factures. «On va relever les compteurs avec des téléphones portables et s’il y a une alerte sur la facture, nous allons le signaler au consommateur. Cela permet de fiabiliser la facturation», croit-elle.
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