Ecarts dans le traitement des décès liés au coronavirus : Le Cored interpelle et menace de sanctionner les médias récalcitrants

Jusqu’ici félicitée pour son implication dans la lutte contre le coronavirus en faisant un traitement responsable, la presse sénégalaise, dans sa majorité, s’est signalée en divulguant l’identité et la pathologie d’un défunt du coronavirus. Ce qui n’est pas du goût du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored). L’organe d’autorégulation menace de «prononcer des sanctions contre les organes qui font fi du respect des règles d’éthique et de déontologie».
«Une atteinte grave à la dignité du défunt.» Le constat est du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored). L’organe d’autorégulation a apprécié de manière négative le traitement que plusieurs médias audiovisuels, écrits et en ligne ont fait du décès numéro 12 lié au coronavirus. Le Cored reproche aux médias d’avoir divulgué, entre autres, l’identité et la pathologie du défunt. «Le Cored signale que la diffusion de ces informations médicales est une atteinte grave à la dignité du défunt et rappelle à tous les confrères et consœurs qu’en toute circonstance, nous devons rester des journalistes prudents, mais aussi très précautionneux dans la manière de traiter une information aussi grave, touchant une épreuve familiale intime et douloureuse», lit-on dans un communiqué. «Le Cored appelle les médias à l’exercice d’un journalisme responsable, c’est-à-dire pratiqué dans le cadre du respect des règles éthiques et déontologiques, loin des clichés de la presse à scandale qui cherche à s’immiscer dans la vie privée des individus. La vie privée couvre l’intégrité physique et psychologique d’une personne ainsi que de multiples aspects de son identité, son droit à l’image, sa réputation, les informations relatives à sa situation médicale, à l’adresse de son domicile, à sa paternité, à ses activités sexuelles, etc.», a rappelé l’organe d’autorégulation. Qui invite les journalistes «à plus de professionnalisme dans le traitement d’informations relevant du domaine de la vie privée ou couvertes par un secret professionnel, et dans le cas d’espèce, par le secret médical». En affirmant son souhait de voir les journalistes continuer à appliquer les règles régissant la corporation, le Cored menace de «prononcer des sanctions contre les organes qui font fi du respect des règles d’éthique et de déontologie».