Les acteurs des chaînes de valeur mangue et anacarde sont en conclave depuis hier afin de voir comment renforcer la compétitivité de ces deux filières porteuses. D’ores et déjà, les acteurs privés réclament plus d’accompagnement de l’Etat. Par Khady SONKO –

Un Forum d’échanges des acteurs des chaînes de valeur mangue et anacarde s’est ouvert hier à Ziguinchor jusqu’à aujourd’hui.

L’enjeu est de permettre aux acteurs de donner leurs opinions sur la situation des filières mangue et anacarde dans la région naturelle de la Casamance, de discuter des défis majeurs et goulots d’étranglement qui concernent les acteurs privés en termes d’accès aux marchés internationaux et de création d’emplois.
Ce forum de deux jours a pour objectif de renforcer la compétitivité des filières mangue et anacarde de la Casa­mance en mettant l’accent sur l’accélération de l’industrialisation et l’accès aux marchés internationaux.

Boubacar Konta, président de l’Intersyndicale anacarde du Sénégal, salue la tenue de ce forum qui, selon lui, vient à un moment où la filière rencontre beaucoup de difficultés. «Cela montre que dans l’agropole sud, la filière anacarde est prioritaire», se réjouit M. Konta. Il déplore que l’anacarde soit exporté sans être transformé, ce qui est un grand manque à gagner. Environ 150 mille tonnes, compte non tenu de la pomme, soit une valeur de 90 milliards, ont été exportées à partir du port de Ziguinchor. «Si on transformait localement, cela allait faire une valeur de plus de 400 milliards. Cela allait permettre aux jeunes et aux femmes de travailler, diminuer le chômage et impacter l’économie du Sénégal. Une bonne exploitation de cette filière allait résoudre le problème de l’émigration clandestine», a soutenu Bou­bacar Konta. Il demande à l’Etat d’encadrer la filière en mettant l’accent sur la transformation, qui a un taux très faible de 2%.

«Nous avons notre plan d’actions de l’Ucas, nous voulons que l’Etat l’accompagne. Nous avons de bons documents, mais la pratique pose problème», dit Siaka Diallo, président des commerçants et exportateurs de l’Interprofession anacarde du Sénégal.

«Du produit brut au produit fini, l’expertise est bien là en Casamance. Nous avons juste besoin d’unités adéquates de transformation, de renforcement de capacités et de financement», a plaidé Adjia Khady Ndiaye, transformatrice.
Selon le Directeur général de l’organe de régulation du système de récépissé d’entrepôts de marchandises du Sénégal, le chef de l’Etat a approuvé en Conseil des ministres un plan national d’implantation des entrepôts qui vise à implanter, dans un premier temps, 105 entrepôts modernes avec tous leurs équipements de traitement dans les 46 départements du pays. «Ces entrepôts seront mis à la disposition des acteurs privés afin de leur permettre de stocker sans difficulté leurs produits, mais aussi leur permettre d’avoir un outil de financement beaucoup plus moderne», a dit Idris Junior Diallo.
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