Entre les deux films projetés avant-hier soir au Complexe culturel de Khouribga, le trait d’union est vite fait. Frontière de la réalisatrice burkinabè, Appoline Traoré, traite des barrières qui empêchent l’Afrique de concrétiser son rêve panafricaniste. Tandis que le Béninois, Sylvestre Amoussou, projette l’autre Afrique, celle sous influence occidentale. Du premier long métrage, l’on retient l’histoire d’un périple aussi tragique que comique ; celui de quatre commerçantes sans crainte qui traversent le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Bénin et le Nigeria. Leur voyage est ponctué de péripéties. Leurs aventures d’une frontière à l’autre montrent comment les femmes sont des proies faciles pour tous prédateurs, de vol, d’extorsion, de viol et même de meurtre. Ce film en compétition à Khouribga avait remporté au dernier Fespaco avec deux prix spéciaux : le prix spécial Cedeao de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain et le prix spécial Félix Houphouët Boigny.
Le second long métrage, L’orage africain, un continent sous influence, de Sylvestre Amoussou évoque la sortie du Franc Cfa, la collaboration avec la Russie ou la Chine au détriment des Occidentaux, critique des grandes organisations internationales (Fmi, Banque mondiale,…), l’indépendance économique et la fierté d’être africain. On voit dans ce film un chef d’Etat africain qui décide de nationaliser les entreprises occidentales. Une décision lourde de conséquences pour son pays. Ce film également en compétition à Khouribga été au 25e Fespaco lauréat de l’Etalon d’argent. Tout un symbole pour ces œuvres filmiques que les nombreux critiques de cinéma présents à la 20e édition du Fcak ont hâte de décortiquer. Ce sera lors d’un débat-échange avec les deux réalisateurs