Eclairage – Problèmes de billetterie à la Can 2023 : Le Cocan s’explique et accuse !
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Le faible taux de pénétration d’Internet et des moyens de paiement électroniques en Côte d’Ivoire explique les problèmes liés à la billetterie, a indiqué le Directeur exécutif du Cocan, dressant le bilan de la Can 2023.
La Can 2023 a été marquée par des controverses autour de la billetterie, suscitant des réactions mitigées et des accusations à l’égard des organisateurs du tournoi ou Cocan. Des files d’attente devant le siège de la Fédération ivoirienne de football, des supporters frustrés et des places vides dans les stades ont alimenté le débat sur la gestion de la vente des billets.
La déception des Ivoiriens et la frustration des supporters ont atteint leur paroxysme, conduisant même le Premier ministre, Beugré Mambé, à s’engager personnellement pour résoudre ce problème.
«La culture de la digitalisation»
Pourtant, la Can 2023 a marqué un tournant historique en introduisant un système de billetterie hybride, selon les explications de Moumouni Sylla, Directeur exécutif du Cocan, invité au magazine d’information «NCI 360» pour le bilan de la compétition.
«La Caf a voulu hisser la billetterie au diapason de ce qui se fait dans le monde. Désormais, pour acheter un billet, vous n’allez pas avec du cash chez le vendeur. Vous vous inscrivez en ligne pour acheter votre billet, avec une carte visa ou via mobile money», a-t-il indiqué.
Cependant, a souligné M. Sylla, l’intégration de cette nouvelle approche a rencontré des difficultés majeures. «Le taux de pénétration de ces instruments en Côte d’Ivoire n’est pas aussi élevé, et aussi, les gens n’ont pas la culture de la digitalisation. Ce qui a expliqué que beaucoup n’ont pu avoir leurs tickets», a-t-il argué.
En Côte d’Ivoire, le taux de pénétration de l’Internet est supérieur à 65% et le taux de pénétration du mobile money a atteint 82, 2% au 30 septembre 2023, selon l’Artci. Des observateurs rejettent donc l’idée que le problème provient du manque d’accès aux outils numériques.
«Spéculations et marché noir»
«On ne peut pas parler de niveau de pénétration d’Internet et de mobile money dans un pays où chaque élève s’inscrit en ligne avant d’avoir accès aux classes ; dans un pays où les récépissés, les Cni et passeports se paient en ligne», argumente un internaute en réponse au responsable du Cocan. «Le problème est que le site était inaccessible et même quand vous aviez accès, les matchs de référence avaient été volontairement retirés, poursuit-il. Pour certains matchs, les places étaient disponibles le matin, indisponibles dans l’après-midi et disponibles à nouveau le jour suivant. Les Ivoiriens avaient été invités vers les lieux d’approvisionnement pour les tickets physiques. Là encore, point de tickets : problème de réseau évoqué.»
D’autres internautes allèguent même qu’une forme de spéculation et de marché noir aurait entouré la vente des billets depuis le match-test contre le Maroc, mettant en lumière des problèmes qui n’ont pas été résolus malgré les signaux d’alarme dès les premiers matchs de la compétition. La question demeure donc : les difficultés de la billetterie étaient-elles réellement liées à la digitalisation ou y avait-il des failles organisationnelles et des pratiques douteuses entourant la vente des billets ? La réponse reste à élucider dans le bilan post-Can qui s’annonce chargé en questionnements et en attente de réponses transparentes.
Linfodrom.com