Après Dakar et Thiès, l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) a tenu hier à Saly un Conseil départemental de développement (Cdd) avec tous les chefs de service départementaux pour discuter de la question de la maîtrise de l’énergie. Lors de cette rencontre présidée par Saër Ndao, le préfet du département de Mbour, M. Birame Faye, directeur de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie, a rappelé aux participants la mission de son agence et la nécessité de la mise en place d’une bonne politique de l’énergie. «Je rappelle que notre agence a été créée en 2011 avec la principale mission consistant à promouvoir l’utilisation rationnelle de tous les types d’énergie et dans les secteurs d’activité tels que l’Administration, les ménages et les industries .L’Etat du Sénégal nous a fixé deux objectifs : le premier consiste à réduire les factures globales de 40% avec date référence 2012-2020, le deuxième objectif c’est de réduire la facture publique d’électricité à hauteur de 10 à 15% par an. Et cette facture tourne autour de 30 milliards avec 22 milliards pour l’Administration centrale seulement. Le reste est réparti entre l’Administration décentralisé et les établissements publics à autonomie financière.»
Poursuivant ses propos, il a également soutenu que pour réduire cette facture, l’Aeme a mis en place un programme qui s’appelle «Sardel», dont l’objectif est de faire l’audit, l’analyse, la réduction et le suivi des dépenses publiques d’électricité de l’Etat du Sénégal. «Ce programme nous a permis d’auditer 7 000 polices d’abonnement de l’Administration publique. L’audit a révélé deux types d’anomalies : Des anomalies administratives et des anomalies techniques. Nous avons déjà corrigé toutes les anomalies administratives parce que souvent, c’est des erreurs de facturation, des problèmes de primes et de démembrements de l’Etat qui déménagent et oublient de résilier leur contrat. Donc, c’est des corrections à ces anomalies administratives qui ne nécessitent pas des investissements d’ordre financier et ces corrections nous ont permis de faire économiser à l’Etat du Sénégal 1,5 milliard par an avec un investissement de moins de 200 millions. Et c’est de l’argent qui est réinjecté dans d’autres secteurs comme les infrastructures et le social», a précisé le directeur de l’Aeme.
Cet audit a aussi montré que la fraude sur l’électricité concerne également des écoles qui servent des privés, des centres publics où sont branchées des cantines privées ; d’où la nécessité de passer à la vitesse supérieur : «La lutte contre la fraude sur l’électricité consiste à acquérir et apposer les batteries de condensateur. C’est un programme sur lequel nous communiquons. On a fait la région de Dakar, nous avons fait Thiès et nous avons réservé un accent particulier à Mbour du point de vue de son importance économique, démographique et géographique avec le nombre d’habitants, ainsi que l’activité touristique.»
Selon le directeur général de l’Aeme, le problème de la facturation sera réglé en grande partie d’ici 2030. «Dans le cadre des ménages, nous avons le projet de remplacer toutes les lampes, au nombre de 4 millions, par des lampes a économie d’énergie et cela équivaudrait à construire des centrales et mieux vaut économiser que de construire une centrale. Nous intervenons également dans les industries, nous avons fait récemment des audits dans les maisons de presse et les entreprises halieutiques. Et ils ont révélé des recommandations sur lesquelles nous comptons travailler. Nous travaillons sur la base des différents types d’énergies, l’électricité, les produits pétroliers et les hydro-carburants et nous intervenons dans tous les secteurs», a-t-il précisé.
Pour venir à bout de la fraude, cette agence a mis en place une stratégie et compte faire du porte-à-porte, des causeries, mais également impliquer les préfets, les maires et des acteurs de développement.
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