Ecofridge, un nouveau mécanisme financier pour aider les ménages sénégalais à acquérir des réfrigérateurs écologiques, a été lancé hier. A terme, le projet va alléger les dépenses en énergie découlant des réfrigérateurs qui consomment beaucoup d’énergie.

Le projet Ecofridge de promotion des équipements de froid efficaces énergétiquement et respectueux de l’environnement a été lancé hier par l’Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie (Aeme), en partenariat avec la Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec) et le programme United for efficiency d’Onu environnement. Ce projet, qui est une initiative de la Cedeao sur les réfrigérateurs et les climatiseurs, envisage avec l’appui de la Banque africaine de développement (Bad), à débloquer un financement potentiel de 25 millions de dollars pour soutenir l’achat d’environ 50 mille appareils dans l’espace Cedeao. Dans sa phase-pilote, Ecofridge va appuyer le Sénégal et le Ghana dans la mise en œuvre d’un mécanisme financier durable et innovant de diffusion de ces équipements. Mais il est prévu d’élargir cette expérience à l’échelle communautaire.
Au Sénégal, environ 100 mille réfrigérateurs sont achetés chaque année. Parmi eux, des réfrigérateurs énergivores qui ont une grande incidence sur la hausse des besoins en électricité sans compter leurs dommages importants sur l’environnement. Selon le Secrétaire général du ministère du Pétrole et des énergies, les équipements de froid alimentaires tels que les réfrigérateurs représentent en moyenne 19,08% des consommations finales d’électricité. Aussi, ces appareils énergivores coûtent-ils beaucoup plus cher aux consommateurs en raison de leurs factures d’électricité plus élevées. «Au niveau du secteur résidentiel qui tire en 2018 43,2% des consommations d’électricité du pays, le poids de ces équipements dans les consommations finales est plus important et va jusqu’à 22,13%», a indiqué Adama Diallo.
L’objectif du projet est de permettre aux ménages sénégalais d’adopter des modèles énergétiquement efficaces, de contribuer fortement à la baisse de la demande d’énergie au Sénégal et de réduire la production de gaz à effet de serre. «Ceci à travers un mécanisme de marché qui va permettre d’acquérir l’équipement efficace sans trop la sentir et le rembourser grâce aux économies qui seront réalisées lors de son utilisation», a expliqué Mame Coumba Ndiaye, directrice des Etudes et de la planification à l’Aeme.
«Une opération d’amélioration de l’efficacité énergétique de ces équipements qui porterait sur 50 mille réfrigérateurs permettrait à titre indicatif de mobiliser jusqu’à 38,5 gwh annuels d’économie d’énergie, ce qui correspond à près de 4,196 milliards de francs Cfa de baisse sur les dépenses annuelles d’électricité», a indiqué Birame Faye. D’après le Dg sortant d’Aeme, qui a été muté à l’Agence de sécurité de proximité (Asp), le fait d’utiliser un appareil de froid neuf et performant permet d’économiser jusqu’à la moitié les consommations d’énergie. Cependant, note-t-il, «ces équipements économes sont souvent inaccessibles pour des populations qui continuent pour la plupart de se procurer des équipements de seconde main et bien entendu, de performance très médiocre».
«Si le Sénégal réussit le pari du changement de la structure du marché des équipements de froid alimentaires, toute la population va en tirer profit, car ayant des répercussions directes sur les dépenses d’électricité de tout un chacun», a soutenu Adama Diallo. En effet, souligne-t-il, les économies d’énergie découlant seulement de cet usage, évaluées à un potentiel de 54%, se traduisent également par des économies financières et constituent ainsi un moyen pour alléger les factures d’électricité et soulager financièrement les ménages en particulier.
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