Edition 2021 du Dakka : L’heure du départ dans le Fouta

Comme qui dirait que tous les chemins du Fouta mènent à Médina Gounass pour le Dakka. Vendredi passé, après la prière de 17 heures, minicars, bus et véhicules particuliers étaient remplis de voyageurs en partance pour Médina Gounass. Même les bus horaires Dakar-Fouta ont changé d’itinéraire, car mis en location pour les besoins du Dakka.Par Demba NIANG
– Chaque année, c’est le dernier vendredi avant le début du Dakka que les grandes délégations de fidèles prennent le départ pour arriver à Médina Gounass. Des files de voitures, louées à cette occasion, sont très visibles devant la maison de «Dental Dakka» à Galoya. La même scène est visible à Thikité chez Thierno Siradji Ba, à Aéré Lao ou à Diaba entre autres, sans compter les moins grandes délégations des autres localités. Les pèlerins et les accompagnants étaient sur les lieux, juste après la prière de 17 heures. A Thikité où la délégation du Dental Dakka Yirlabé prend départ, les convoyeurs s’activaient sur le rappel des passagers inscrits pour prendre place et les apprentis s’affairaient à ranger des bagages. «Tout ce beau monde que vous voyez, ça n’a pas été toujours comme ça. En son temps, mon père louait une voiture de 14 places et suppliait des gens pour aller avec lui», nous signifie Thierno Siradji Ba. «Avec l’aide d’Allah et les prières du khalife, aujourd’hui notre délégation est composée de plusieurs centaines de personnes», ajoute-t-il. Le voyage pour la retraite du Dakka étant un grand événement au Fouta, le passage des pèlerins dans les localités est accompagné par la faveur des prières de ceux qui sont restés. «Lawol diam», dit-on aux voyageurs.
A Galoya, c’est devant la maison du «Dental Dakka» que s’étaient donné rendez-vous pèlerins et accompagnants. Là, une dizaine de voitures de fidèles de la commune et des villages environnants se retrouvent pour un grand convoi. Déhibou Dia, qui vient de prendre place dans le bus, nous dit que «cette année, c’est avec une grande joie que nous allons accomplir le Dakka, plus que les années passées, surtout à cause du report de l’année dernière». Les chauffeurs se concertent sur un itinéraire commun, certains sont pour le passage par Bakel et d’autres pour le contournement par la route Linguère -Matam. Samba Touré, un passager ayant échos de la discussion des chauffeurs, lance : «Nous voulons arriver sain et sauf à l’heure pour pouvoir être dans le convoi du khalife pour le Dakka.» La retraite spirituelle du Dakka est considérée par certains comme un rendez-vous avec le guide religieux. «Ces quelques jours du Dakka me permettent de pratiquer toutes mes obligations religieuses avec mon guide. Et j’ai laissé mon daara pour accomplir cela», explique Demba Diallo. Sur les voitures en partance pour le Dakka, chargées de voyageurs, leurs porte-bagages manquent d’espaces. Des bagages composés des provisions des pèlerins et d’autres marchandises appartenant à des vendeurs ambulants et commerçants. Alors que les délégations des localités passaient à chaque instant, les pèlerins au niveau de Galoya commençaient à s’impatienter. Mamadou et Issa, tous deux novices, commencent à râler, mais ce sont les derniers réglages pour le départ. L’après-midi et la nuit marquent le début des convois pour le Dakka et les jours suivants, d’autres fidèles suivront.
Correspondant